Le divorce entre les Français et le monde de la politique

Chaque année, le CEVIPOF (Centre d’Etude de la Vie Politique) réalise un baromètre permettant de juger de la confiance qu’ont les citoyens dans leurs institutions. Le résultat, comme nous allons le voir, est tout à fait en phase avec ce qu’expriment les Gilets jaunes…
Ainsi, à la question « en qui avez-vous confiance ? », seul le maire de la commune du sondé obtient un taux de réponses favorables supérieur à 50%, en l’occurrence 58%. Le conseiller départemental, le conseiller régional et le député sont loin derrière, tandis que le premier ministre obtient 25% de voix favorables et le président de la république 23% !
Et quand on demande aux Français ce qu’ils éprouvent quand ils pensent à la politique, 69% répondent « de la méfiance ou du dégoût » ! Enfin – cerise sur le gateau – à la question « est-ce que les responsables politiques, en général, se préoccupent de ce que pensent les gens comme vous ? », 85% répondent NON !

Tous les politiciens sont à mettre au rancart !

Cependant, ce serait trop simple de juger que la cause de cette situation est l’incompétence des hommes et des femmes en charge de la politique du pays. La philosophe Simone Weil, il y a déjà près d’un siècle, avait analysé que les partis politiques ne représentent qu’eux-mêmes et pas du tout ce que pensent les citoyens. Ce sont donc les partis politiques qu’il faut chasser du Parlement…
Par quoi les remplacer ? Par les représentants des forces vives du pays. C’est d’ailleurs ce que les Gilets jaunes nous font vivre. La question est de savoir comment faire passer cette grande idée dans les institutions. La doctrine sociale de l’Eglise nous met sur la voie : il faut que ce soit les corps intermédiaires qui soient représentés.
Commençons par l’Assemblée Nationale. Imaginons que soient mis en place, au niveau de chaque circonscription, quatre collèges électoraux - un collège pour les salariés, un collège pour les entrepreneurs et cadres, un collège pour les familles et un collège pour les agriculteurs – avec la possibilité, pour les personnes concernées, de voter dans plusieurs collèges. Par un processus qu’il serait trop long à expliquer ici, nous arrivons à un ordre de grandeur de 500 députés à l’Assemblée Nationale.
Voyons maintenant comment pourrait être transformé le Sénat. Rappelons qu’il s’agit là, traditionnellement, d’une Chambre qui représente les régions et non les individus. La structure régionale naturelle est le « pays ». Il s’agit d’un découpage des départements grosso modo en quatre, ce qui permet d’obtenir des entités homogènes du point de vue géographique, social, culturel et économique. Charles Pasqua en a d’ailleurs fait une loi en 1995, en officialisant cette notion, charge aux administrés de faire une enquête pour en définir les frontières, ce qui fut réalisé dans les dix ans qui suivirent. Il existe donc maintenant une carte officielle de la France découpée en pays.
A ces pays, il faut ajouter les métropoles. Une loi devra fixer le nombre de sénateurs représentant chacune d’elles. Là aussi, par un raisonnement qu’on ne peut détailler ici, nous arrivons à un nombre de sénateurs de l’ordre de 500.

Remplacer les partis politiques par les forces vives du pays, c’est possible

 En théorie, point n’est besoin de renverser la république pour cela. En réalité, tout le système électoral, basé sur les partis politiques, a été conçu pour que ceux qui détiennent les rennes du pouvoir soient assurés de s’y maintenir.

C’est donc un retour du roi qu’il nous faut

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