Notre stratégie (extrait)

Propagande & Agitation

Clausewitz distingue la politique, la stratégie et la tactique. La politique définit l’objectif final tandis que la stratégie définit les objectifs intermédiaires. Par conséquent la politique concerne le projet de société visé. La diffusion de cette politique s’appelle la propagande. Ne pas faire de propagande revient à cacher le but final, à l’instar de ce que font les sectes.
La propagande consiste à diffuser globalement l’ensemble des idées portées par un parti politique relativement au projet de société que celui-ci propose. Il s’agit donc d’un long discours, recevable et compréhensible par un public restreint.
L’agitation consiste à diffuser un message très court – quelques mots - souvent formulé à travers un slogan ou un mot d’ordre (tel que, par exemple « école libre », « non à l’avortement » ou encore « Moratoire de la dette publique », etc.) illustrant tel ou tel aspect de la mise en œuvre du projet de société considéré, ou allant dans le sens de cette mise en œuvre. L’intérêt de l’agitation réside dans la possibilité de mobiliser de larges masses du fait que l’objectif est limité. Son objectif est évidemment de porter des coups qui affaiblissent l’adversaire.
Le point de départ de l’agitation est de décider que l’organisation contre-révolutionnaire doit s’engager dans les combats que mène le peuple dans les organisations qu’il se donne. C’est bien dans la tradition des rois de France, qui ont eu bien souvent à défendre le peuple contre les féodalités. En pratique, cela signifie que tout militant de l’organisation contre-révolutionnaire doit obligatoirement adhérer à une organisation de masse. Bien entendu des précautions doivent être prises, en particulier celle de ne pas y pénétrer drapeau déployé. C’est le meilleur moyen de mettre en œuvre le principe du levier. Archimède disait : « donnez-moi un levier et je soulèverai le monde ». Il en va de même en politique.
Exemples d’organisations de masse : les grandes organisations syndicales (CGT, CFDT, FO, CGC), les syndicats enseignants, les associations de parents d’élèves, la Manif pour tous (LMPT), les comités « Jour de Colère », un comité antimondialiste à créer, etc. Liste non limitative à distinguer des partis politiques, qui sont au niveau de conscience N°3 (voir plus loin).
Il ne faut pas confondre la propagande nécessaire – la restauration de la royauté - avec une agitation en faveur d’un changement à l’intérieur de la logique républicaine. Exemples : « sortie de l’euro », « sortie de l’OTAN ». Cette agitation peut être justifiée, mais elle reste de l’agitation et ce n’est pas de la propagande.
Certains qualifient d’entrisme l’engagement dans un syndicat, la CGT par exemple. Cela n’a rien à voir. Le concept d’entrisme concerne exclusivement la stratégie qui consiste à envoyer ses militants dans une organisation politique concurrente, avec l’objectif de réorienter celle-ci vers notre ligne politique ou, tout simplement, pousser les adhérents de cette organisation à la quitter pour nous rejoindre. Au contraire, entrer dans un syndicat est la conséquence logique du fait que nous considérons que, idéalement, tout salarié doit être syndiqué. D’ailleurs la juste défense des travailleurs voudrait qu’il n’y ait qu’un seul syndicat et non pas trois, ou davantage. Le principe de subsidiarité conduit au fait que la structure nationale devrait être un cartel d’organisations (voir définition plus loin) et non une direction centralisée.
Bien sûr, nous savons que les grandes organisations syndicales sont manipulées par nos ennemis. Ce n’est pas une raison pour ne pas y être. Les rejeter conduirait à se faire taxer de suppôt du régime par les syndicalistes, et même par des salariés non syndiqués. Le principe de solidarité nous oblige au contraire à y adhérer, puis à organiser le combat interne pour sortir ces organisations de la compromission dans laquelle elles se trouvent.
Il est nécessaire de combiner ces deux types d’actions  - propagande et agitation - l’une épaulant l’autre. En effet, si un parti politique ne fait que de la propagande, il ne réussit à convaincre que peu de monde, car la démarche fait essentiellement appel au raisonnement, ce qui nécessite un certain niveau de culture. Si au contraire un parti politique ne fait que de l’agitation, il subira la concurrence d’autres partis, qui développeront une agitation semblable et le projet de société sera perdu de vue.
De plus, en tout être humain, le processus d’adhésion à une nouvelle idée est en partie rationnel et en partie  affectif, les proportions étant évidemment très différentes selon le niveau culturel de la personne considérée. C’est pourquoi la complémentarité entre propagande et agitation est nécessaire.
La stratégie consiste à adapter son discours à chaque niveau de conscience. C’est ce qu’on appelle combiner propagande et agitation, ces dejux types d'action devant être menés conjointement mais distinctement. Tout parti politique responsable doit avoir une stratégie définie, donc une manière particulière de s’adresser aux différents niveaux de conscience.

Trois niveaux de conscience

Tout militant qui s’implique dans le combat politique comprend vite qu’il est sans cesse confronté à la difficulté de changer les esprits. Il est donc intéressant, et utile, d’essayer de faire une classification des niveaux de conscience, car ainsi on sait à qui on s’adresse et la façon de faire progresser son esprit apparaît plus clairement.
Il faut tenir compte de la psychologie humaine. L’erreur souvent commise consiste à diffuser inlassablement un vaste programme que seul un petit nombre de personnes peut s’approprier. Il faut au contraire adapter ses messages aux différents niveaux de conscience. Il est commode d’en distinguer trois.
Le premier niveau de conscience est celui des personnes qui comprennent qu’une lutte collective est nécessaire pour obtenir de meilleures conditions d’existence, ce qui les conduit à adhérer à une organisation de masse, un syndicat ou une association de parents d’élèves par exemple.
Le deuxième niveau de conscience est celui des personnes qui veulent se battre pour un objectif politique déterminé, tel le Mouvement pour les Droits Civiques du pasteur Martin Luther King aux USA dans les années 50, le Conseil National de la Résistance sous l’occupation allemande ou la « Manif pour tous » aujourd’hui. La traduction organisationnelle de ce deuxième niveau de conscience est le « cartel d’organisations », qui regroupe des organisations et des hommes d’horizons et d’options différents, d’accord sur l’objectif visé.
Enfin, le troisième niveau de conscience correspond à des personnes qui s’engagent dans un parti politique, c’est-à-dire une organisation porteuse d’un projet de société déterminé, ou qui sont des sympathisants de celui-ci.
A chacun des deux premiers niveaux de conscience, il faut présenter des slogans, c’est-à-dire des mots d’ordre répondant à trois caractéristiques : répondre à un problème précis (par exemple l’instauration de « l’école libre »), être compréhensible par un large public et s’exprimer sous forme binaire, c’est-à-dire qu’on ne peut y répondre que par oui ou non. C’est ce qu’on appelle « l’agitation ». Bien entendu, les royalistes veilleront à proposer des slogans conformes à leur objectif politique global.

Quatre pases de développement

Le découpage en quatre phases décrit ci-dessous s’appuie sur trois axiomes :

  • Les républicains ont instauré un système électoral tel qu’ils soient assurés de ne jamais être chassés du pouvoir.
  • Une règle élémentaire du management dit que tout projet doit faire l’objet d’une planification.
  • La démarche de prise de pouvoir peut s’assimiler au processus de la corrida : il faut infliger à l’adversaire une série de coups qui l’affaiblissent, pour lui asséner ensuite le coup mortel.
Phase 1, l'objectif stratégique correspondant est l'appareil lui-même. C'est-à-dire qu'il s'agit ici de privilégier, dans le choix des opérations et dans l'agencement de leurs modalités, tout ce qui tend à renforcer l'appareil. Recruter, intégrer, et former des futurs cadres ; organiser ce recrutement, cette intégration et cette formation à partir des cadres déjà présents (car nous ne partons pas de rien) : telles sont et doivent être les tâches prioritaires de cette phase.

La formation, qui est la tâche essentielle à laquelle doit se consacrer l’organisation dans cette phase, doit pouvoir être mesurée. Pour cela, il est nécessaire de se fixer des objectifs. On pourra dire qu’un cadre est formé s’il satisfait trois conditions :

  1. Avoir une formation politique minimale (la compréhension historique et politique de la nature du mondialisme et les grands principes de la doctrine sociale de l’Eglise) ;
  2. Maîtriser les deux concepts de propagande et d’agitation (voir plus loin), et savoir les mettre en œuvre ;
  3. Avoir assimilé la définition des quatre phases de développement du parti et savoir dans laquelle celui-ci se trouve.

Phase 2, l'objectif stratégique devient la prise de pouvoir. Cette phase consiste à identifier des choix stratégiques qui devront porter, entre autres, sur les lieux d'implantation sociale, institutionnel, idéologique, etc...
Précisons encore que nous ne devons pas viser n'importe quel pouvoir pour lui-même, ou parce qu'il correspond à un milieu qui est proche de nous, mais seulement les pouvoirs utiles à la réalisation de notre projet.
Il s’agit donc, en résumé, d’identifier les secteurs prioritaires de pénétration de la société.
Phase 3, Cette phase consacre l'entrée du mouvement dans la politique effective au sens habituel du terme. Il s'agit de se situer en proposant à l'opinion publique des solutions pour la France. Tactiquement, il peut être utile de jouer la carte électorale, cela dépend beaucoup des circonstances. Notons bien que l'électoralisme n'est qu'une des modalités possibles de cette phase, soit pour obtenir des positions politiques, soit à des fins d'agitation selon le déroulement de notre stratégie.
Au niveau du mouvement militant, nous commençons des manœuvres proprement politiques et exerçons une action effective sur le pouvoir et la société. Ce travail s'accompagne d'un « spectacle », d'une image de marque qui peut à ce moment-là devenir l'objet essentiel de la lutte idéologique. Cette phase implique que le mouvement s'insère, idéologiquement et politiquement, dans la problématique dominante à la fois des médias et du pays légal (les problèmes politiques majeurs d'une certaine période) et montre sa capacité idéologique et politique de proposer des solutions.
Nous pouvons alors lancer dans l'opinion publique l'homme qui porte toutes nos espérances, celui qui est déjà reconnu auprès d’un large public du fait de son engagement auprès du peuple.
Parallèlement, la phase 3 a comme objectif stratégique la conquête des abords du pouvoir. Ce qui implique une double action externe et interne. D'une part, peser de l'extérieur sur le pouvoir et le pays légal par des actions pouvant revêtir aussi bien l'aspect d'une force de proposition ou d'une force de rupture, de menace. D'autre part, s'infiltrer dans les appareils d'Etat et placer aux bons endroits des agents, « sous-marins » ou non. Le travail de noyautage des appareils d'Etat est une entreprise à moyen et long terme ; il doit se préparer des le début de la formation de l'appareil ne serait-ce qu'en dirigeant déjà des militants capables vers les filières utiles.
Phase 4 : d'après nos analyses, la France va entrer, malheureusement, dans une guerre civile. Ce n'est pas ce que nous voulons mais nous la subirons comme tout Français. Il faut s'y préparer.