La Royauté et l'Eglise

Selon la Tradition, les pouvoirs spirituel et temporel sont distincts mais non séparés. C’est, bien évidemment, le contraire de ce qu’affirme la loi de 1905 de séparation de l’Église et de l’État. En fait, cette loi affirme que l’État républicain n’a pas de religion. Ceci est totalement faux, car il a endossé, depuis la révolution de 1789, le vêtement du dieu-argent. C’est tellement vrai que la plupart des esprits des citoyens vivant dans un régime républicain, sont formatés de telle sorte qu’ils n’imaginent pas un régime politique dont les décisions ne seraient pas prises, avant tout, en fonction de considérations financières.
Prenons un exemple : si la production des agriculteurs était rémunérée à un juste prix, celui qui leur permet de vivre décemment et d’éviter un suicide tous les deux jours, les prix des produits agricoles seraient certainement plus élevés. Un gouvernement sous le contrôle d’un Roi très-chrétien prendrait alors des mesures pour que d’autres dépenses soient réduites, notamment par des loyers plus bas. Il y a donc deux politiques possibles : celle qui privilégie l’humain et celle qui privilégie l’argent. C’est exactement ce qu’enseigne Jésus : « Nul serviteur ne peut servir deux maîtres : ou il haïra l’un et aimera l’autre, ou il s’attachera à l’un et méprisera l’autre. Vous ne pouvez servir Dieu et l’Argent »  (Luc 16, 13).
Voilà une application possible du fait que le Roi est le lieutenant de Dieu sur terre. C’est ainsi que les pouvoirs spirituel et temporel sont distincts mais non séparés : il revient à l’Église d’énoncer les grands principes sur lesquels doit s’appuyer le gouvernement d’un pays et il revient au Roi de traduire ces principes en décisions politiques.
Mais qu’en est-il si l’Église tombe elle-même dans l’hérésie ? Car c’est bien ce que traduisent les décisions du Concile Vatican II. Ainsi, sur 2381 évêques présents (voir le livre de Roberto de Mattei, « Vatican II, une histoire à écrire »), seuls 454 d’entre eux ont refusé de voter des thèses allant à l’encontre des enseignements traditionnels de l’Église, soit 19%.
C’est pourquoi il faut considérer l’image de deux pouvoirs œuvrant dans le même sens comme un idéal rarement atteint. Souvent dans l’histoire, bien au contraire, il y a eu conflit entre les deux pouvoirs et c’est alors qu’il s’agissait de savoir lequel des deux a raison. Ce fut, la plupart du temps, l’Église. En voici deux exemples : le développement du gallicanisme à certaines périodes de l’histoire de France et le fait que le roi ou la reine d’Angleterre, jusqu’à aujourd’hui, soit aussi chef de l’Église, sans aucun lien avec l’évêque de Rome.
Mais nous vivons aujourd’hui la situation inverse : c’est l’Église catholique qui est actuellement très largement infiltrée par la franc-maçonnerie. Comment la situation peut-elle évoluer ? Pour répondre à cette question, il nous faut plonger dans l’histoire et remonter aux premiers siècles de l’Eglise, une époque, notons au passage, où il n’y avait qu’une seule Église, dans l’unité des Églises d’Orient et d’Occident.
C’est Constantin, empereur romain installé à Constantinople, qui convoqua le Concile œcuménique de Nicée en exigeant des évêques qu’ils prennent des décisions renforçant la vocation spirituelle de l’Église. Et c’est ce qu’ils ont fait. Pour s’inspirer de cet exemple, le Roi de France, quand il sera à nouveau installé sur son trône, devra convoquer à un nouveau Concile – qui s’appellera peut-être Vatican III, ou héritera d’un autre nom – non pas les deux mille et quelques évêques présents à Vatican II mais seulement les évêques conscients des hérésies de Vatican II. C’est la seule façon réaliste pour que les deux pouvoirs retrouvent leur unité.
Vive le Roi très-chrétien qui règnera, fidèle lieutenant du Christ dans une France, Fille aînée de l’Église de nouveau debout et lumière parmi les nations !

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