Christianisme ou barbarie

Un jour, quelqu’un me dit : « la mondialisation, c’est un phénomène irréversible ». Alors, je m’insurge et lui réponds : « non, puisque la mondialisation, c’est, par définition, la libre circulation des marchandises, des hommes et des capitaux, ce n’est qu’une décision politique, et on pourra, dans l’avenir, prendre la décision inverse ». Mais, à la réflexion, n’y avait-il pas du vrai dans ce que me disait cet interlocuteur ?

Tout le monde connaît « l’effet papillon » : un papillon bat des ailes à un bout du globe, et c’est la catastrophe à l’autre bout. Nous savons tous à quel point toutes les économies sont interconnectées. En ce sens, le monde est un système, puisque la définition d’un système est, selon Mélèze, « un ensemble d’éléments en interaction, distinct de son environnement avec lequel il peut être en relation ». Considérons donc, d’une part, le système économique planétaire et, d’autre part, les hommes qui interagissent avec celui-ci. Ne paraît-il pas normal que nous ayons un gouvernement mondial qui coordonne au mieux tout cela ?
C’est d’ailleurs ce qu’énonce le Compendium de la doctrine sociale de l’Eglise  (Libreria Editrice Vaticana, 2005) : « En somme, le défi est d’assurer une mondialisation dans la solidarité, une mondialisation sans marginalisation » (N°363). Mais il constate avec regret que « le processus de mondialisation finit par creuser, au lieu de les réduire, les inégalités entre les pays en termes de développement économique et social ». Comment sortir de cette contradiction ?
L’oligarchie mondialiste apporte une double réponse. D’une part il faut un ordre mondial (Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de 1948, article 28), ce qui est confirmé par des textes publiés par l’ONU disant ouvertement que la démocratie est un système dépassé. D’autre part, la doctrine officielle s’appuie sur cette même DUDH pour affirmer que chaque personne peut faire ce qu’elle veut dans les limites de ce que la loi autorise (article 29, alinéa 2).

C’est soit totalement incohérent, soit hypocrite !

Si l’on respecte la démocratie, c’est en contradiction avec la nécessité affirmée d’un ordre mondial. C’est pourquoi les peuples n’ont droit qu’à un simulacre de démocratie, et nous sommes donc en pleine hypocrisie. Une majorité de Français s’en rend d’ailleurs bien compte, puisque, selon un sondage paru dans Valeurs Actuelles, « 75% d’entre eux ne font plus confiance à l’Etat, ni à la république, et 88% rejettent catégoriquement les partis politiques ».
Il n’y a qu’une seule réponse cohérente à ce problème : un ordre mondial est nécessaire, mais le haut de la pyramide des pouvoirs doit être Dieu pour que cet ordre soit humain. Et cet ordre doit s’organiser en conformité avec le principe de subsidiarité. Ce principe doit, évidemment, respecter les identités nationales, ce qui implique que les Etats doivent être souverains. Ce n’est que sur cette base que doit s’établir la coopération entre Etats. Il faut donc dénoncer le Traité de Lisbonne.
Mais comment organiser une vie harmonieuse entre les citoyens d’un Etat ? La gestion de projet nous donne un élément de réponse : si, dans le cas d’un projet complexe, on utilise une approche cartésienne, c’est-à-dire analytique, au lieu d’une approche systémique, alors – c’est quasiment une règle – le prix à payer est une multiplication par 2, voire par 3, des coûts et des délais. C’est ce qui s’est passé, par exemple, pour le tunnel sous la Manche. Plus généralement, c’est l’énorme gaspillage humain auquel conduit la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de 1948.
Une approche systémique, au niveau d’un Etat, nécessite d’identifier des finalités qui correspondent à autant de processus. En nous inspirant du tableau de dépenses de consommation des ménages publié chaque année par l’INSEE, nous arrivons à 10 branches économiques, chacune caractérisée par sa finalité : l’alimentation, l’habillement, le logement (y compris ses équipements), la santé, l’instruction, le transport, la communication, la culture, les loisirs et les services divers.
Cela correspond à autant de ministères, auxquels il faut ajouter les pouvoirs régaliens : l’économie, l’intérieur, la justice, la défense et les affaires extérieures. La démocratie peut alors être instaurée selon une pyramide à trois étages : les dix ministères économiques, les branches et les métiers.

Pour que cela fonctionne harmonieusement, il faut un roi, lieutenant de Dieu sur terre qui, avec l’Eglise, consacre un maximum de temps à élever la vertu du peuple. Et, au niveau international, il faut remplacer la DUDH par le Décalogue. Car sans Dieu, c’est la barbarie.

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