Qui s'intéresse à la dette publique ?

Réponse à la question : personne ! Pas un seul des candidats à la présidence de la république ne parle d’un tel sujet jugé tabou. Personne ne proteste contre le fait qu’Emmanuel Macron passe son temps à signer des chèques en bois. Car qu’est-ce d’autre que le financement de la crise sanitaire, notamment en payant des sommes astronomiques aux industries pharmaceutiques pour qu’elles nous fournissent en vaccins ? Notre dette publique est ainsi passée de 100% du PIB à 120% du PIB.

Agnès Verdier-Molinié nous rappelle, dans son livre « La France peut-elle encore tenir longtemps ? », que, « en 1978, la dette représentait moins de 10% du PIB, en 2002 moins de 50%, en 2007 64,5% du PIB, avant de s’envoler progressivement pour atteindre 98,1% en 2019 et finalement 120% en 2020 ».
Comment en sommes-nous arrivés là ? Il y a deux raisons à cela : une raison objective et une raison subjective. La première tient au fait que Georges Pompidou, ancien banquier de Rothschild, est à l’origine de la loi no 73-7 du 3 janvier 1973 sur la Banque de France, qui stipule qu’un gouvernement qui a besoin d’argent doit l’emprunter aux banques alors qu’auparavant il pouvait créer de la monnaie « ex nihilo » ce qui, évidemment, est inflationniste. Le résultat est que, comme le rappelle Agnès Verdier-Molinié, « depuis 1995, nous avons déjà dépensé plus de 1300 milliards en intérêts cumulés de la dette », soit 58% du PIB. Certes, diront les défenseurs de cette loi, elle n’a fait que confirmer des textes législatifs antérieurs. Cela ne change rien au fond.
La deuxième raison est subjective : chaque gouvernement trouve plus facile d’aller dans le sens du consensus populaire – satisfaire les besoins immédiats – plutôt que de prendre le peuple à contre-pied en refusant de répondre favorablement aux revendications.

Quand on regarde les programmes des candidats à la présidence de la république, on constate avec effarement que tout se passe comme s’ils se disaient « rien ne nous empêche de continuer à endetter la France. Après moi, le déluge ! ». Mais le déluge est en train d’arriver. Agnès Verdier-Molinié nous l’explique : « Les Allemands poussent pour rétablir les règles de bonne gestion. (…) Le moment venu, ils arrêteront les vannes au niveau de la BCE ». Ce jour-là – et il est proche – les agences de notation financière (Moody’s Investor Service, Standard & Poor’s, etc.) dégraderont la note de la France et le taux d’intérêt de la dette s’envolera : ce n’est plus 45 Md€ par an mais 90 que nous aurons à payer, ce qui coulera définitivement le budget.

C’est alors le FMI qui viendra mettre de l’ordre dans nos finances !

On sait comment procède le FMI : il divise par 2 ou 3 toutes les retraites, les remboursements de sécurité sociale, etc. Ce jour-là, la France aura totalement perdu sa souveraineté (il lui en reste encore un peu, mais pas beaucoup du fait qu’elle est membre de l’UE).
Redresser la barre, c’est possible. Cela commence, nous explique Agnès Verdier-Molinié, par une réduction des dépenses publiques. Elle chiffre l’excédent par rapport à la moyenne européenne à 84 Md€ par an, soit, dit-elle, l’ordre de grandeur de notre déficit budgétaire annuel. Autrement dit, assainissons le fonctionnement de l’Etat et nous pourrons équilibrer notre budget (en 2019, à titre d’exemple, les recettes étaient de 230 Md€ et les dépenses de 338 Md€, soit un déficit de 108 Md€ !).

Emmanuel Macron l’avait envisagé au moment de sa prise de pouvoir. Il ne l’a pas fait. Pourquoi ? Parce qu’en France aujourd’hui, il n’y a plus un seul homme qui « ait des tripes ». Nietzsche avait déjà analysé le phénomène en 1880 : « L’esprit seul ne donne aucune noblesse. Bien plus, on a besoin de quelque chose qui ennoblit l’esprit ». Alain de Benoist va dans le même sens en notant qu’il nous manque « une élite de caractère ». Aujourd’hui, les caractères sont plus nécessaires que les intelligences, les colonnes vertébrales que les cerveaux. Et David Veysseyre précise (Rivarol du 8/12/2021) : « Cette élite de caractère n’est pas n’importe quelle élite. Elle porte un nom, c’est une aristocratie ».

C’est effectivement d’une nouvelle aristocratie dont la France a besoin

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