Mondialisme ou souverainisme ?

S’il y eu 66% d’abstentions au premier tour des élections régionales, c’est fondamentalement parce qu’il n’y a pas d’opposition : tous les partis qui se présentent aux élections sont mondialistes. Une preuve parmi d’autres : tous défendent l’Union Européenne et personne ne se bat pour le retour à une monnaie nationale (ce qui implique d’ailleurs de sortir de l’UE). Or c’est l’euro qui coule notre économie.
Certains, tels Paul-Marie Coûteaux hier et Florian Philippot aujourd’hui, se présentent comme souverainistes. Mais bien peu les suivent. Comme ils ne sont pas les seuls, ce n’est pas une question de personne mais un problème de fond. En effet, de quel souverainisme parlons-nous ?
En 1899, le tsar de Russie Nicolas II impulsa la Conférence internationale de La Haye, se donnant pour objectif général la « recherche des moyens les plus efficaces d’assurer à tous les peuples les bienfaits d’une paix réelle et durable » (Wikipédia). C’était donc une démarche destinée à dépasser le souverainisme des Etats. Allant dans le même sens fut créée en 1994 l’OMC (Organisation Mondiale du Commerce) qui, même si elle fut inspirée par des mondialistes, avait une justification légitime puisqu’elle cherchait à réguler le commerce international.


Il y a donc un rapport dialectique entre mondialisme et souverainisme, qu’on ne peut pas trancher d’une manière binaire. Dans certaines proportions à définir, on a besoin de l’un et de l’autre. C’est sans doute le fait que les souverainistes n’aient pas su, jusqu’à présent, définir les frontières de l’un vis-à-vis de l’autre qui explique que cette idée, trop floue, n’ait pas percé.
Prenons des exemples concrets : l’industrie automobile ne peut trouver sa rentabilité qu’à l’échelle planétaire ; inversement, les agriculteurs français, au bord de la ruine, ont besoin d’être protégés de la concurrence internationale pour survivre (mettons à part le cas des viticulteurs).

La bonne réponse : l’économie triale

Certes, le souverainisme ne concerne pas seulement l’économie. Il doit aussi s’étendre aux questions politiques, diplomatiques, confessionnelles et culturelles. Ainsi la souveraineté politique ne peut être obtenue qu’un sortant de l’Union Européenne. Par ailleurs, il n’est pas normal que la France soit entraînée dans des guerres, au Moyen-Orient notamment, impulsées par les Etats-Unis pour défendre des intérêts qui ne sont pas les nôtres. De même c’est lamentable que la France, à la demande de la Commission de Bruxelles, se mette dans le camp de ceux qui condamnent la Hongrie au motif qu’elle promulgue une loi interdisant la propagande en faveur de l’homosexualité. Quatrième exemple : la culture. Les médias ont l’obligation de diffuser au moins 60% de chansons étrangères et tout spectacle étranger ne fait travailler que des étrangers alors que la France devrait suivre le Canada qui impose que les organisateurs de tout spectacle étranger fassent travailler 50% de nationaux.

Mais il faut commencer la bataille par l’économie. Notre concept d’économie triale définit des critères simples délimitant ce qui doit et ce qui ne doit pas entrer dans l’économie mondiale. Considérons tout d’abord le secteur régalien. La France doit assurer son indépendance non seulement en matière de politique monétaire mais aussi sur le plan de la défense nationale. De plus elle doit être libre de toute pression étrangère pour définir sa politique énergétique et ses choix en matière de transports. Nous estimons que l’ensemble de ces activités (défense nationale, énergie, transports principalement) correspond à environ 20% du PIB.


Le deuxième secteur est le secteur marchand. C’est celui qui regroupe les activités, telles que les industries automobile et aérospatiale, qui ne peuvent se développer qu’au niveau international. Par choix politique, ces activités ne devraient pas dépasser 20% du PIB.
Reste le troisième secteur, que nous appelons « secteur protégé » car il correspond à la production de biens de première nécessité qui doit être protégée de la concurrence étrangère. Il comprend les postes suivants du tableau de l’INSEE de dépenses de consommation des ménages : l’alimentation, l’habillement, le logement et les équipements du logement (soit environ 40% des dépenses) et quelques autres produits à définir.
Le président Trump a mené une telle politique économique et cela a permis aux Etats-Unis, en deux ans, d’accéder à une croissance de 4% qu’ils n’avaient pas connu depuis longtemps.

Mais nous savons qu’une telle orientation nécessite la sortie de l’Union Européenne. C’est par là qu’il faut commencer. Si la France donne l’exemple, tout l’édifice s’écroulera et nous pourrons construire une autre Europe, basée sur la souveraineté des nations.

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