L'idolâtrie du marché

Le deuxième commandement nous dit : « Tu ne te feras aucune image sculptée, rien qui ressemble à ce qui est dans les cieux » (Ex. 20, 4). C’est cela l’idolâtrie : ne rien prendre pour un absolu dans notre vie personnelle. Et pourtant, nous le faisons tous les jours : dès que quelqu’un, dans notre entourage, nous propose une action, il nous vient tout de suite la question : « est-ce que c’est rentable ? ». Nous sommes en plein dans l’idolâtrie du marché !
La forme moderne de cette idolâtrie, c’est la mondialisation. D’un point de vue marchand, c’est complètement logique : on augmente la rentabilité grâce aux économies d’échelle. Et, de ce point de vue, il n’y a pas de limites : si, d’aventure, on découvrait une planète habitée, il faudrait vite nous organiser pour y vendre nos produits, car plus on produit, plus on baisse le coût de fabrication…
Voilà pourquoi – il y a d’autres raisons, mais nous n’en parlerons pas aujourd’hui – l’oligarchie mondialiste dénonce avec tant de virulence toute tentative de protectionnisme. Et nos esprits sont si bien formatés que, lorsque quelqu’un émet l’idée de se protéger de la concurrence étrangère, même si elle est faite à coup de dumping, le réflexe pavlovien nous pousse à crier « Haro sur le baudet ! ».
Revenons à des réalités simples, malheureusement vécues dans bien des pays du Tiers-monde : puisque, ailleurs, on produit des fruits, des légumes et de la viande à bas prix, pourquoi produire tout cela chez nous ? Autant l’importer. « Ce sera plus rentable »… Et c’est ainsi que des pays sous-développés – déclarés, d’une manière hypocrite, « pays en voie de développement » - sont incités par le FMI à remplacer les cultures vivrières par des cultures exportables, telles que le coton, le thé, le café ou autres. C’est la famine assurée !
Revenons en France. Dès les années cinquante s’est mise en place une politique agricole qui, au nom de la rentabilité, non seulement a divisé par dix le nombre d’agriculteurs – pour les remplacer par des chômeurs ! – mais encore a créé une situation dans laquelle un agriculteur se suicide tous les deux jours.
Retrouvons notre bon sens : si on demande à un père de famille s’il préfère produire lui-même de quoi se nourrir ou se ruiner, que choisira-t-il ? La réponse est évidente. Par conséquent, il est urgent de renoncer définitivement à la PAC (politique agricole commune) et de rendre à la France les moyens lui permettant d’assurer totalement son autonomie alimentaire. C’était le cas avant guerre, mais cela ne l’est plus maintenant.
Allons plus loin dans notre raisonnement. La France a perdu environ deux millions d’emplois dans l’industrie depuis 2002 – peu après l’instauration de l’euro - notamment par la quasi disparition de notre industrie textile. La propagande mondialiste nous parle de la nécessité « d’humaniser l’économie ». Mais est-ce humain de profiter de vêtements à bas prix avec plus de six millions de chômeurs ? Quand on regarde le tableau de dépenses de consommation des ménages établi chaque année par l’INSEE, on constate que les postes relatifs aux besoins élémentaires – alimentation, habillement, logement et équipements du logement – représentent 40% des dépenses. Ces 40% devraient être totalement produits en France, même si c’est « moins rentable », plutôt que de les acheter à l’étranger.
C’est ce que nous appelons « l’économie triale » : un secteur ouvert à la concurrence étrangère, un secteur protégé et le secteur régalien, correspondant aux dépenses stratégiques (la défense, l’énergie et les transports notamment).
C’est pourquoi il faut que la France entraîne les Etats membres de l’Union Européenne à dissoudre cette institution totalitaire pour la remplacer par une Europe d’Etats chrétiens, entièrement souverains. Cela ne pourra se faire que dans le cadre d’un programme royaliste car seul le retour aux valeurs chrétiennes peut permettre de retrouver l’unité des citoyens et seul un roi très chrétien peut le mettre en œuvre.

Plus...