Les soi-disant valeurs de la république

L’actualité revient encore et encore sur le retour, à l’école, de l’apprentissage de la morale, du savoir-vivre et des valeurs de la république. Pauvres républicains qui se refusent à reconnaître que la construction, en 1789, d’une société sans Dieu ne peut conduire qu’à l’anarchie !
Pour montrer l’inanité de ces soi-disant valeurs de la république, nous nous sommes livrés à un petit exercice intellectuel : et si nous les prenions au mot... Voici comment les royalistes comprennent aujourd’hui la fameuse devise liberté-égalité-fraternité.

Liberté de l’école

Nous nous battons pour la liberté de l’enseignement. Cela signifie que les parents doivent pouvoir envoyer leurs enfants dans l’école de leur choix, sans aucune discrimination financière. Il faut pour cela que toutes les écoles – celles dites publiques comme les écoles privées – profitent d’une manière égale (principe d’égalité cher à la république) du budget de l’Education Nationale. Cela s’appelle le « chèque scolaire » : toutes les écoles, confessionnelles ou « laïques » sont financées au prorata du nombre d’élèves inscrits.
Les parents sont libres d’acheter ce qu’ils veulent quand ils vont au supermarché. Pourquoi cette liberté n’existe-t-elle pas lorsqu’il s’agit de fournir à leurs enfants une prestation scolaire ? Bien entendu, un tel système créerait une certaine compétition entre les écoles, mais ce serait pour le bien des élèves : les écoles qui pratiquent un enseignement de qualité et ont de bons résultats scolaires seraient ainsi récompensées. Voici un exemple de liberté. Pourquoi les républicains ne l’appliquent-ils pas ?

Egalité des régimes de retraites

« En France, les régimes spéciaux de retraite sont des régimes de retraite dont bénéficient des employés de certaines grandes entreprises publiques, (SNCF, RATP), ou de branches entières comme celle des Industries Electriques et Gazières (EDF, GDF, Entreprises locales de distribution d'électricité et de gaz en France), les membres de certaines professions liées à la fonction publique (militaires, policier etc.) mais aussi d'autres professions (marins, clerc de notaire, salariés de l'opéra de Paris, etc.). Les différences de statut portent sur l'âge de cessation d'activité (généralement inférieur à 60 ans) et sur la durée de cotisation (en général moins que les 43 annuités exigées pour le régime général) ». (source Wikipédia)
A titre d’exemple, nombre de ces salariés voient leur retraite calculée sur les six derniers mois d’activité professionnelle, pendant que, pour les salariés du privé, la retraite est calculée sur les vingt cinq dernières années d’activité. Non seulement cela représente un gouffre financier, mais encore l’Etat, qui a du mal à les financer, « pompe » dans les caisses de retraite du privé pour assurer ce financement.
C’est donc un système totalement inégalitaire. Où est le principe d’égalité si cher aux républicains ?

Fraternité avec les paysans

Parmi les différents groupes sociaux qui composent la société, les paysans jouent un rôle particulier, car ce sont eux, en principe, qui fournissent notre alimentation. Nous savons bien que c’est de moins en moins vrai aujourd’hui, à l’ère de la mondialisation, puisque le seul fait d’adhérer à l’OMC exige que la France importe un minimum de 5% de ses besoins alimentaires, même si elle est capable d’être autosuffisante.
Cependant, l’objectif d’autosuffisance alimentaire est fondamental car, en cas de crise ou de guerre, les flux internationaux de marchandises peuvent être réduits, voire anéantis. Or la survie des paysans est aujourd’hui conditionnée par les directives de la PAC qui, entre autres, lui imposent toutes sortes de déclarations administratives qui prennent un temps considérable, au détriment de la production. Le paysan a ainsi perdu toute sa liberté. Pour qu’il retrouve celle-ci, il doit être capable de dégager une marge, comme cherche à le faire toute entreprise, suffisante pour financer divers investissements, ne serait-ce que la conversion vers l’agriculture biologique, qui nécessite d’attendre cinq ans avant d’être rentable.
Une entreprise dispose, en théorie, de trois moyens pour accroître sa productivité : la croissance interne, la croissance externe et l’intégration verticale. La croissance interne a déjà montré ses limites, la croissance externe a permis la création de très grosses exploitations agricoles qui ne profite qu’à une minorité de paysans. Reste l’intégration verticale. Cela signifie que la grande distribution doit appartenir aux paysans au lieu d’être indépendante et de les exploiter. Il faut donc que le peuple de France, dans son propre intérêt, exprime sa fraternité avec les paysans en se mobilisant sur l’objectif :

La distribution à ceux qui produisent