Le vrai visage de la laïcité

Selon le grand Robert de la langue française, la laïcité est une « conception politique impliquant la séparation de la société civile et de la société religieuse, l’Etat n’exerçant aucun pouvoir religieux et les Eglises aucun pouvoir politique ».
Voici un principe apparemment simple à comprendre et à mettre en pratique. En fait, il cache l’essentiel. Car il y a confusion entre la fin et les moyens. La vraie question n’est pas la structure du pouvoir – qui n’est qu’un moyen – mais son contenu. Les révolutionnaires ont voulu construire une société sans Dieu, en donnant tout le pouvoir à la nation, selon la théorie. C’est ce que résument les extraits suivants.
Le préambule de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 déclare : « Le principe de toute souveraineté réside essentiellement dans la nation ». Ce qui est confirmé par l’article 1 de la Déclaration universelle des droits de l'homme du 10 décembre 1948, article 1 : « Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité ». C’est ce qu’on appelle aujourd’hui « la démocratie ».
Or les métiers de l’homme se résument à trois : le marchand, le soldat et le prêtre. Du temps des rois, le pouvoir temporel prenait en charge les rôles du marchand et du soldat, tandis que le troisième rôle était, bien entendu, du ressort de l’Eglise. De quoi s’occupe donc l’Eglise ? De l’esprit des hommes, autrement dit de leur conscience. Ainsi elle enseigne aux hommes ce qu’est le péché et les exhorte à élever leur vertu. Elle le fait en référence à la parole du Christ : « Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie. Nul ne vient au Père que par moi » (Jean 14, 6).
Avec la révolution – et c’est là le véritable sens du principe de laïcité – la notion de péché n’existe plus, et ce sont les institutions humaines qui se chargent de définir ce qui est autorisé et ce qui est interdit. C’est en cela que la révolution s’accapare le rôle traditionnel du prêtre. Dans cette logique, la religion est cantonnée dans la sphère privée.

Christianisme et laïcité sont incompatibles

Toute la question est de savoir si c’est un mieux pour l’homme. Force est de constater que c’est le chemin inverse de celui de l’ancien régime qui est pris. Une des premièrs décisions que prit la république naissante fut de transformer le Palais Royal en lupanar. Ensuite l’évolution s’est faite lentement. Une accélération s’est produite avec Mai 68 : avec l’omniprésence de la pornographie, du développement des viols, des agressions physiques ou verbales, de la délinquance, de la destruction de la famille, de l’apologie de la pédophilie, de l’homosexualité, de la transsexualité. C’est ce que confirme Saint Paul : « Ne savez-vous pas que les injustes n’hériteront point le royaume de Dieu ? Ne vous y trompez pas : ni les fornicateurs , ni les idolâtres, ni les adultères, ni les efféminés, ni ceux qui couchent avec des hommes, ni les voleurs, ni les cupides, ni les ivrognes, ni les outrageux, ni les ravisseurs, n’hériteront le royaume de Dieu. » (Corinthiens 6, 9-10).
Arrêtons de croire que Dieu est « le grand horloger », comme disait Voltaire, qui regarde les choses de loin et laisse les hommes organiser leur vie comme bon leur semble. Toute l’histoire du peuple hébreu montre des alternances de bénédictions et de malédictions de la part de Dieu, selon que ce peuple obéissait à ses commandements ou s’en détournait. Le passage le plus connu est celui du dialogue entre Dieu et Abraham, ce dernier essayant de détourner Dieu de sa décision de détruire Sodome et Gomorrhe du fait de l’apostasie de ses habitants. Dieu dit : « Si je trouve à  Sodome cinquante justes dans la ville, je pardonnerai à toute la cité à cause d’eux ». (Gen. 18, 26). Et sur l’insistance d’Abraham, il ajoute « Je ne détruirais pas, à cause des dix » (Gen. 18, 32). Or il ne s’en trouva qu’un, que Dieu fit évacuer, puis il détruisit entièrement les deux villes.
Certes, il est écrit : « Le Seigneur est tendresse et pitié, lent à la colère et plein d’amour » (Ps. 103, 8), mais cela ne veut pas dire que Dieu ne se mette jamais en colère. Et nous vivons justement une situation, dans toute le monde occidental, où règne l’apostasie. A moins d’une conversion massive – ce qu’il faut continuer à espérer – attendons-nous au pire, probablement une guerre mondiale qui fera non pas des millions mais des milliards de morts.