Le rôle incontournable de l'aristocratie

Rappelons pour mémoire que le mot « aristocratie » veut dire, étymologiquement, le « gouvernement des meilleurs ». Dans le présent article, nous allons essayer de démontrer la nécessité, pour le roi, de s’entourer d’une noblesse qui, à l’instar des sénateurs romains, doit être constituée d’hommes intègres, « vertueux ». Pour que cela soit, il faudra faire comme du temps des romains : s’il est avéré qu’un noble a violé son engagement d’intégrité morale, le roi doit lui retirer son titre.
Revenons au temps présent. Alexandre Benalla vient de publier son livre : « Ce qu’ils ne veulent pas que je dise ». Il a eu raison de publier ce livre, ce qui permet de comprendre pourquoi il a été autant calomnié. La raison est très simple, et il s’en explique : « J’ai foncé tête baissée, sans chercher à me préserver, à me protéger, sans me soucier des conséquences, sans me rendre compte des lignes que je franchissais, obnubilé que j’étais par ma mission… »
Les « lignes qu’il franchissait » sont principalement au nombre de deux. La première est qu’il a voulu mettre en œuvre la recommandation de la Cour des Comptes, qui voulait unifier les deux services de sécurité du président, l’un piloté par des gendarmes et l’autre par des policiers. Cela revenait à faire disparaître l’un des deux. C’était intolérable et les personnes visées avaient tout intérêt à faire tomber Benalla pour empêcher que ce projet se réalise. C’est ce qui s’est produit.
L’autre clan qui lui en voulait, c’est ce qu’il appelle « les costumes gris », en fait « des personnes qui ont amené avec elles leurs habitudes de travail et de pensée, forgées dans les écoles de la haute administration ». Et Benalla explique : « Les mêmes, une fois dans leurs bureaux, se dispensent d’appliquer les consignes et de suivre les directives du Président. Ne rien faire. Le mot d’ordre du corps préfectoral est la garantie d’une carrière exemplaire. La trajectoire est tracée dès la sortie de l’ENA ».
D’ailleurs Emmanuel Macron s’en est rendu compte plus d’une foi. Il remarque : « J’en ai assez. Quand je demande qu’on aille tout droit, systématiquement, on m’envoie un peu à droite ou un peu à gauche, mais jamais là où je veux ».
Supposons alors que le roi revienne sur son trône. Comment surmonterait-il cette obstruction quasi systématique ? Dans l’état actuel des choses, il faut se rappeler que ces personnes – nous parlons des responsables de haut niveau – sont totalement inamovibles, tout simplement parce qu’ils monopolisent une compétence irremplaçable.
Cette question de compétence irremplaçable, c’est un problème que l’industrie connaît bien, ainsi que le moyen de le contourner : il suffit de mettre par écrit un maximum de procédures et, pour les cas les plus difficiles, s’arranger pour que la compétence soit détenue par au moins deux personnes. C’est une des exigences de la norme internationale de management ISO 9001. Alors, si on a su résoudre le problème avec un consensus de tous les managers au niveau planétaire, il doit être possible de le résoudre dans l’administration française.
Mais, pour cela, il faut des « superintendants », nommés directement par le roi et ayant sa pleine confiance. C’est l’aristocratie évoquée plus haut, constituée par un certain nombre de nobles. Pour être concrets, s’il y en avait seulement un millier, une vaste action de contrôle de la haute administration serait possible.

Son caractère incontournable est démontré par la négative : en son absence, même le président Macron ne peut rien faire !

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