La quantité et la qualité

Le Figaro du 10/11/2025 publie une tribune dont le titre ne peut que nous réjouir : « Après des années sombres, le réveil inattendu de l’Eglise de France ».

Cependant, le côté optimiste du titre est tout de suite nuancé quand l’auteur, Jean-Marie Guénols, écrit : « décrédibilisée par les affaires d’abus sexuels, l’Eglise catholique est en perte de vitesse en France en ce qui concerne le nombre de fidèles et de prêtres. Elle apparaît aussi divisée sur beaucoup de sujets, dont la liturgie et la politique ».

Plus loin, il précise : « (L’Eglise) semble avoir retrouvé du cœur à l’ouvrage ce printemps avec le raz de marée des baptêmes de jeunes adultes. On cite aussi bien souvent sur cette question le nombre en forte augmentation des participants au pèlerinage de Chartres (NDR : pas loin de 100 km à pied !) qui, de quelques milliers hier, dépasse aujourd’hui les vingt mille ».

Bravo pour la quantité, mais que dire de la qualité ?

Commençons par citer Mgr Jean-Marc Aveline, archevêque de Marseille, qui vient d’être nommé président de la Conférence des évêques de France. Il déclare, il y a quelques jours : « L’Eglise n’a pas d’adversaire ». Comment un évêque, et même cardinal, peut-il énoncer des absurdités pareilles ? Et le Diable, alors, il n’existe plus ?
Sur la base de cette affirmation – très courant dans l’Eglise, l’auteur de ces lignes en a été lui-même témoin : ayant interrogé un prêtre sur ce qu’il fallait dire à propos du Diable, il lui fut répondu « Ne parlons pas du Diable, parlons plutôt de Dieu » - on comprend le soutien officiel de l’Eglise conciliaire à l’immigration massive, alors qu’il s’agit d’un projet diabolique d’étouffement de la civilisation chrétienne.
Ce prêtre semble ignorer ce qu’a dit Le Christ : « N’allez pas croire que je suis venu apporter la paix sur la terre, je ne suis pas venu apporter la paix, mais le glaive » (Matt.10,34).
Plus loin, dans ce même discours, Mgr Jean-Marc Aveline évoque la situation en France : « Notre période traverse une période d’instabilité politique inhabituelle, (…) la démocratie elle-même semble être en danger ». Le voilà donc défendant la démocratie, à l’opposé de ce qu’en disait Pie VI, au lendemain de l’exécution de Louis XVI : « Après avoir aboli la monarchie, le meilleur des gouvernements, (la Convention Nationale) avait transporté toute la puissance publique au peuple, qui ne se conduit ni par raison, ni par conseil, ne se forme sur aucun point des idées justes, apprécie peu de choses par la Vérité et en évalue un grand nombre d’après l’opinion ; qui est toujours inconstant, facile à être trompé, entraîné à tous les excès, ingrat, arrogant, cruel ».

Citons aussi, pour mémoire, la bénédiction des couples homosexuels décrétée par le pape François et l’appel de Vatican II à la liberté religieuse, ce qui a notamment conduit Jean-Paul II à embrasser publiquement le Coran !

La quantité semble se pointer à l’horizon, mais la qualité n’y est pas

A notre avis, cela commencera à changer dans l’Eglise conciliaire quand un pape 1) reconnaîtra le caractère hérétique de Vatican II ; 2) dénoncera l’idolâtrie pratiquée par nombre de chrétiens qui vénèrent la république laïque.
Pourquoi notre insistance à rabaisser l’enthousiasme de nombre de catholiques naïfs ? Parce que la France est noyée dans l’hédonisme et que seule une reconstruction de la chrétienté peut nous en sortir.

Pas de politique sans spiritualité !

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