La maladie de la dette publique

Tous les pays développés sont « malades de la dette ». La dette publique, en effet, dépasse souvent les 100% du PIB. Il y a plusieurs raisons à cela. Tout d’abord, il faut se rappeler que ce phénomène n’existait pas à l’époque de l’étalon-or, car tout pays en déficit voyait sa monnaie se déprécier, ce qui créait un sérieux frein aux importations : le pays passait alors par une période d’ « amaigrissement » qui l’obligeait à rééquilibrer sa balance des paiements.
Les banquiers internationaux avaient un double objectif : imposer l’hégémonie mondiale du dollar et abolir l’étalon or.  Le FMI et la Banque Mondiale ont été créés dans ce but. Après 5000 ans de référence à l’or, il n’était pas simple d’établir la décorrélation de la monnaie par rapport à l’or. C’est pourquoi il fallut trois étapes :
En 1933, Roosevelt abolit la relation traditionnelle de change direct entre l’or et le dollar (le Gold Standard), pour le remplacer par un échange indirect (le Gold Exchange Standard). Néanmoins, maintien de la conversion or-dollar sur le marché international
En 1945, instauration du système de Bretton Woods : remplacement du Gold Exchange Standard par le Dollar Exchange Standard, qui rattache les monnaies des autres pays au dollar, puis le dollar à l’or.
Seules les banques centrales étrangères purent échanger leurs dollars contre de l’or, jusqu’en 1971, date à laquelle les Etats-Unis décrètent la non convertibilité du dollar en or et instaurent les taux de change flottants (lire « La guerre des monnaies », de Hongbing Song).En 1971, le FMI et la Banque Mondiale n’avaient plus de raison d’être. On leur trouva de nouveaux objectifs : « aider » les pays en développement à accéder à la mondialisation. En pratique, en échange d’un prétendu plan d’aide au développement, les Etats bénéficiaires s’engageaient à adopter des mesures économiques qui étaient en fait complètement destructrices. D’où la fureur des banquiers internationaux contre la Chine, qui prêtait sans contrepartie destructrice.
Donc, depuis 1971, le monde vit dans le système des taux de change flottants, ce qui permet toutes les excentricités. Ainsi, jusqu’à l’arrivée de la gauche au pouvoir, avec la présidence de François Mitterrand, la dette publique de la France ne dépassait pas 20% du PIB. Puis on vit une croissance exponentielle de celle-ci, jusqu’à atteindre de l’ordre de 120% du PIB aujourd’hui. Il y a principalement deux raisons à cela : une raison politique et une raison structurelle.
La raison politique est la démagogie des gouvernements successifs, de droite comme de gauche. C’est tellement facile de donner l’illusion qu’on satisfait les revendications liées au pouvoir d’achat, aux services de l’Etat, ou autres, en donnant un coup de pouce à l’inflation, c’est-à-dire en injectant de la masse monétaire sans contrepartie physique.
La deuxième raison est d’ordre structurel. On a pris l’habitude, depuis au moins deux cents ans, de partir du postulat – soi-disant issu de la théorie économique – que la demande précède l’offre. Précisons que nous raisonnons ici à l’échelle macro et non microéconomique. La domination du dieu-argent fait que les entreprises attendent de l’Etat qu’il fasse croître sans cesse la demande – d’où l’inflation – afin que le chiffre d’affaires des entreprises croisse.
Mais un retour aux sources de la théorie économique, en s’appuyant sur la valeur-travail de Ricardo, impose que l’on recherche toujours l’équilibre entre l’offre et la demande, ce qui implique que la demande s’ajuste à l’offre et non l’inverse. En effet, si c’était l’inverse, on nagerait dans le flou permanent parce que la pseudo-théorie économique inventée pour justifier cette façon de voir est que la demande est la traduction des « besoins », concept totalement subjectif et donc non mesurable. Il en résulte une course permanente en avant, ce que nous vivons depuis des décennies. Avec, « en prime », des salaires qui se déprécient constamment. C’est ce qu’explique Paul Fabra, dans son livre « L’anticapitalisme, essai de réhabilitation de l’économie politique » (Champs – Flammarion, 1979).
Tout au contraire l’offre est un concept physique, tout à fait mesurable et les gouvernements peuvent, avec des mesures appropriées, fiscales ou autres, ajuster la demande pour qu’elle soit égale à l’offre. Inutile de dire que cela ne fait pas l’affaire des banquiers !

Retour à l’étalon-or

Abrogation de la loi Pompidou de 1973 qui interdit toute politique monétaire autonome

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