La fraternité peut-elle exister dans la République française ?

Troisième « valeur » de la devise de la République, est-elle vraiment une caractéristique principale de la société française ? Cela n’apparaît pas vraiment. Pourquoi ?
Première difficulté : la fraternité suppose un père ou une mère communs puisque nous sommes censés être frères. Il nous faut malheureusement constater que, comme l’écrivait déjà l’historien TAINE en 1868 « nous avons un code de lois qui semble avoir été fait pour un citoyen idéal naissant enfant trouvé et mourant célibataire ». Même si maintenant la liberté d’association est reconnue, ce qui n’était pas le cas en 1868, les restrictions à ce droit restent importantes notamment pour les familles : pas de liberté de tester pour créer un patrimoine familial inaliénable par exemple. Seul est légitimié l’individu, pas la famille.
Deuxième difficulté : les droits de l’homme inscrits dans notre constitution sont le droit d’un homme isolé ; article 3 : « le principe de toute souveraineté réside essentiellement dans la Nation : nul corps, nul individu ne peut exercer d’autorité qui n’en émane expressément ». Quelle liberté alors pour l’exercice concret donc organisé de la fraternité ? C’est ce que pratiquaient les corporations, reconnues par le roi.
Troisième difficulté : La vie moderne accentue la tendance à l’isolement : Combien d’heures par jour l’homme (ou la femme) passe-t-il devant un écran, donc coupé de son voisinage, au travail, chez lui et même dans la rue ? Dans l’entreprise, 35 heures, RTT et télétravail ont aussi diminué les possibilités de contacts entre collègues.
Quatrième difficulté : La constitution des grands groupes internationaux se fait sur des bases essentiellement bancaires, excluant toute solidarité sociale entre ses composantes, sauf rares exceptions. Dans le domaine public, la multiplication de règlements tatillons crée des situations tendues un peu partout. L’esprit de fraternité entre collègues, bien sensible dans certaines grandes entreprises il y a cinquante ans, a totalement disparu.
L’Etat n’a-t-il  pas tendance lui-même à diviser pour régner ?
Les catholiques sociaux avaient dénoncé l’ambiguïté de ce terme dès le XIXè siècle. La Tour du Pin proposait la formule :

Fraternité= charité+ solidarité +liberté

La charité, vertu qui porte à vouloir et à faire le bien aux autres (définition du dictionnaire) devient l’élément essentiel, mais inconnu de la République.
Un Roi très chrétien au contraire reprendra cette idée force au bénéfice de tous. Par exemple, les députés devraient être les représentants des familles et des métiers, et non les représentants d’un parti politique.

Suppression des partis politiques
Election de députés représentant les forces vives du pays