La dette publique conduira à la fin de la propriété privée...

Simone Wapler, directrice de la rédaction de la tribune financière « AGORA » nous explique ce qui pourrait se produire le samedi 30 mars 2019 : « Vous recevez votre bulletin de paye et, stupéfaction, votre salaire est amputé de 7%. Ce doit être une erreur... La direction administrative et financière de votre entreprise est injoignable. Vous vous connectez sur votre compte en banque pour vérifier le montant viré. Le serveur est très lent. Un message de votre banque s'affiche, comme quoi le nombre important de connexions empêche momentanément le service de consultation de fonctionner normalement. Finalement, vous découvrez tard dans la soirée que non seulement votre salaire est bien amputé mais que votre solde créditeur a été lui aussi réduit de 8% ! Le relevé comporte une mention mystérieuse : "participation à l'effort exceptionnel de solidarité nationale". »
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, ceci n’est pas nouveau. « Les titulaires de comptes de la plus grande banque de Chypre, la Bank of Cyprus vont perdre autour de 60% de leur épargne au-dessus de 100.000 euros, a confirmé samedi la banque centrale du pays, durcissant les conditions du sauvetage qui a évité à l'île la faillite » (La Tribune, 30 mars 2013). « Les banques ont rouvert jeudi à Chypre, sans que cela donne lieu à une ruée, après une fermeture de près de deux semaines. Dans une interview que publie samedi le journal Bild, le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, assure que "Chypre est et restera un cas exceptionnel". ».
En fait, La France doit financer son déficit budgétaire qui devrait atteindre 85,8 Mds€ en 2018 selon la dernière version du projet de loi de finance. Mais elle doit aussi financer le remboursement de 116,6 Mds€ de dettes à moyen et long terme arrivant à échéance en mars 2018. Soit un total d’environ 200 milliards d’euros, alors que les recettes publiques étaient de 240 milliards d’euros en 2016 !
A cela s’ajoute le déficit de la Sécurité Sociale de 15 milliards d’euros, un déficit commercial  de l’ordre de 50 milliards et le service de la dette qui est de l’ordre de 45 milliards par an. Soit un montant total de plus de 300 milliards pour un niveau de recettes de l’ordre de 240 milliards. Imaginez que vous ayez à rembourser dans l’année plus que votre salaire annuel !
Les lois françaises sont déjà en place pour autoriser l’Etat à effectuer une ponction sur les comptes bancaires des ménages. La tentation est forte, d’autant que l’Etat ne peut pas augmenter indéfiniment la dette publique. Voilà où en est la France. C’est à partir de cette analyse que Simone Wapler annonce : « La dette publique conduira à la fin de la propriété privée en 2019 ».
Si tous les comptes bancaires étaient prélevés, cela équivaudrait à une réduction des revenus de l’ordre de 15%. Sans compter l’effet négatif sur l’économie qui conduirait très probablement à de nombreuses faillites.
Les causes principales sont au nombre de deux : d’une part, comment l’avait prévu l’économiste français Maurice Allais, prix Nobel d’économie, la monnaie unique plombe notre économie, et ce depuis des années. Il avait calculé que, avec un développement normal, le revenu national devrait être aujourd’hui supérieur d’au moins 50%. D’autre part, il y a le fonctionnement même de la république, dans laquelle personne ne se sent vraiment responsable, mais où tous les gouvernements ont fait preuve de démagogie en n’osant pas annoncer aux Français la mauvaise situation de l’économie de notre pays, préférant l’endetter plutôt que de reconnaître l’état désastreux des finances publiques.
Que faire dans une telle situation ? Il ne faut pas attendre les prochaines élections – dans quatre ans ! – pour agir. Il faut que des volontaires mettent en place dans chaque département un comité de sauvegarde pour construire une économie locale en cas de faillite nationale. Il suffit qu’une dizaine de personnes se réunisse et commence par créer une monnaie locale (à Montreuil, près de Paris, elle s’appelle « pêche »). Ensuite elles contacteront les entreprises du secteur pour qu’une partie du salaire – par exemple 5 ou 10% - soit versée sous forme de « pêches » afin d’ « amorcer la pompe ». Pour commencer, les paysans accepteraient d’être payés en pêches (échangeables contre des euros à tout moment). Ensuite les artisans et les commerçants. Ce système de monnaie locale a été mis en place pour la première fois à Woergl, en Autriche, dans les années 30, en pleine crise économique mondiale. En un an, le chômage, qui était de 60%, a disparu !
Bien entendu, à l’époque, les banques et l’Etat ont rapidement éteint l’incendie en interdisant cette pratique. Mais si, demain, le gouvernement est dans l’incapacité de sortir de la crise, il sera bien obligé de laisser la population s’organiser localement pour survivre.
Nous serons alors à la veille d’un changement radical de pouvoir. L’alternative ne peut être que l’instauration d’un pouvoir fort. Ce sera la royauté ou la dictature.

Vive le roi Louis XX