Hollande fait semblant

François Hollande fait adopter en Congrès des mesures censées protéger la France contre l’agression de l’Etat Islamique. Mais ce ne sont que des demi-mesures, tant sur le plan intérieur qu’au niveau international.

Sur le plan intérieur, il refuse de fermer efficacement les frontières car, dit-il, « il est vital que l’Europe accueille dans la dignité ceux qui relèvent du droit d’asile ». Il a prévenu : « le retour aux frontières nationales serait la déconstruction de l'Union européenne » (Huffington Post, 16.11).

Entre la défense des intérêts de la France et l’idéologie, il choisit l’idéologie

D’ailleurs, fermer les frontières pour nous protéger de l’infiltration de terroristes n’est qu’une étape. Soyons logiques : toutes ces personnes fuient – nous parlons des syriens – un pays en guerre. Le meilleur service que nous pouvons leur rendre est de les aider à revenir dans leur pays. Pour cela, il faut mettre tous les hommes (et les femmes volontaires) à disposition de Bachar El Assad pour qu’il les intègre dans l’armée syrienne et leur fasse prendre part dans la guerre à l’Etat Islamique sur le terrain.
Ceci nous amène à la deuxième question, le niveau international. Tout le monde sait qu’une guerre ne peut être gagnée qu’avec des hommes au sol, et pas seulement dans les airs. De plus – c’est une règle élémentaire du management – pour être efficace, il faut un seul chef. Ce chef ne peut être que Bachar El Assad, puisqu’il faut commencer par la Syrie. C’est d’ailleurs ce que dit Yves Boyer, directeur adjoint de la Fondation pour la recherche stratégique : « Il ne faut pas se tromper d’ennemi. Daesh est la menace fondamentale, un cancer qui ronge et commence à s’étendre (Libye, Mali…), et qu’il faut traiter. ». Et il précise : « il faut être sur le terrain ». Qui y est ? Outre les rebelles et les Kurdes, l’Iran, le Hezbollah, l’armée syrienne, soutenus par les raids aériens russes. « Il est donc logique de s’allier à eux. » (20 minutes du 16.11)
Or ce n’est pas du tout ce qu’annonce François Hollande. Il parle d’une alliance avec la Russie et les Etats-Unis. C’est une alliance contre nature. En effet l’objectif principal des Etats-Unis est de remettre en cause la mainmise de Moscou sur Tartous, ce qui s’oppose évidemment à la politique russe qui veut tout mettre en œuvre pour maintenir Assad au pouvoir et faire du pays une zone tampon précieuse. Donc, derrière une alliance de façade, Les USA chercheront à tout prix à faire tomber Bachar El Assad.

L’OTAN, dont fait partie la France, combat Bachar El Assad

Il en va de même pour la Turquie, qui « pour se faire pardonner son soutien initial aux mouvements de combattants et d'armements du jeune État islamique, mène désormais des raids aériens contre Daesh en Syrie pour rentrer dans le rang otanien. Mieux encore, au cours d'un récent voyage au Qatar, Erdogan serait parvenu à un accord avec les Qataris et les Saoudiens (!) concernant un programme d'armement des rebelles d'al-Nosra soutenus par les Frères musulmans - pourtant ennemis jurés du régime du Caire et du royaume wahhabite - qui luttent contre Daesh (pour des raisons différentes, toutefois). Nous ne sommes plus très loin d'une alliance de circonstance et à fronts renversés entre, d'une part, ces mouvements sunnites rebelles appuyés par les monarchies du Golfe et, de l'autre, le Hezbollah et autres milices chiites ! » (Le Point, 3.09)
Enfin, pour ajouter encore un exemple démontrant que cette pseudo-alliance s’appuie sur du sable, au sommet du G20, qui s’est tenu du 14 au 16 novembre en Turquie, le président russe a souligné que la Russie avait présenté des exemples de financement des terroristes par des personnes physiques venant de 40 pays, y compris des pays-membres du G20. (Huffington Post, 16.11).
L’armée de Bachar El Assad a malheureusement subi les effets de ces financements occultes du Qatar et de l’Arabie Saoudite, puisque ces pays ont livré à l’opposition terroriste interne des missiles portatifs capables de détruire les chars et les hélicoptères fournis par la Russie.

Dans une guerre, il y a deux camps

Aux côtés de Bachar El Assad se trouvent la  Russie, les Kurdes, l’Iran et le Hezbollah. Dans le camp opposé se trouvent la Turquie, l’Arabie Saoudite, le Qatar et les Etats-Unis. C’est donc une hypocrisie complète de la part de François Hollande de vouloir s’intégrer dans une alliance comprenant la Russie et les Etats-Unis. Nous comprenons l’objectif politique de la Russie de vouloir mettre tout le monde autour d’une table pour négocier, mais c’est impossible sur le terrain.
Bismarck avait coutume de dire : « dans un jeu à trois, il faut être l’un des deux ». La France doit choisir son camp. L’agresseur de la Syrie est l’Etat Islamique, l’agressé est la Syrie. Ce n’est que justice et solidarité avec les migrants syriens que la France se positionne dans le camp de l’agressé.
Pourquoi ne le fait-elle pas ? Parce qu’elle est inféodée à la triade UK-USA-Israël qui mène le jeu, en alliance avec l’Arabie Saoudite et le Qatar. Pourquoi est-elle ainsi inféodée ? Parce que les républiques, qui ont un pouvoir réparti en de multiples têtes, sont beaucoup plus facilement corruptibles que des régimes, la royauté en l’occurrence, dans lesquelles il n’y a qu’un seul chef. Et Dieu sait si la triade UK-USA-Israël dispose de réserves financières colossales pour corrompre même des Etats.

Seule le retour à la royauté permettra à  la France
de mener une diplomatie conforme à ses intérêts et au bien commun
Dans l’immédiat, la France doit sortir de l’OTAN