Faut-il refuser le protectionnisme ?

Nous assistons à une contradiction manifeste : « entre les années 1830 et la fin de la seconde guerre mondiale, les droits de douane moyens appliqués par les Etats-Unis sur les importations de produits industriels furent parmi les plus élevés au monde ». C’est ce qu’on peut lire dans le livre « Le protectionnisme et ses ennemis[1] ». Aujourd’hui encore, les mêmes Etats-Unis savent légiférer de telle sorte que leur économie soit protégée. Et en même temps, les mondialistes, les Etats-Unis en tête, distribuent les pires injures à ceux qui oseraient prôner un retour au protectionnisme.
Les chiffres sont là : « pendant les années 1960 et 1970 (même référence), quand il existait bien davantage de protections et autres régulations, l’économie mondiale progressait beaucoup plus vite qu’aujourd’hui ». Ainsi, le revenu mondial par tête croissait d’environ 3% par an, contre seulement 2,3% dans la période 1980-2000. Dans les pays développés, la croissance du revenu par tête est tombée de 3,2% dans la période 1960-1980 à 2,2% dans la période 1980-2000 ; et dans les pays en voie de développement, la croissance par tête est passée de 3% à 1,5% dans les mêmes deux périodes. Et ne parlons pas de la période 2000-2011, pendant laquelle le taux de croissance moyen de la zone euro était de 1,1% ! (« Faut-il sortir de l’euro ? »[2]).

Donc le rejet du protectionnisme n’est pas d’ordre rationnel

Il apparaît clairement que la monnaie unique instaurée en 1999 a été une catastrophe économique pour les pays qui l’ont adoptée. On peut comprendre que les grands partis (UMP et PS) défendent le maintien de la France dans l’euro, englués qu’ils sont dans l’idéologie mondialiste et ayant trop peur de reconnaître auprès de leurs électeurs qu’ils se sont trompés. Mais le peuple, lui, ne s’y trompe pas. Ainsi, lors du référendum de 2005 sur le traité constitutionnel, 79% des ouvriers, 70% des chômeurs et 67% des employés ont voté NON. Au même moment, les dirigeants syndicaux, Bernard Thibaut pour la CGT par exemple, appelaient à voter OUI. De plus, tous les syndicats réunis (CGT, CFDT, FO, CFTC et CGC) signent des déclarations où « le protectionnisme à tous crins porte une logique de repliement et d’isolement où l’on aura tout à perdre ». Ce qui est exactement le discours mondialiste ! Même les « altermondialistes » - dont l’appellation confirme qu’ils sont dans le camp mondialiste – déclarent, par la voix d’ATTAC : « Nous ne sommes pas contre la mondialisation mais nous voulons une mondialisation solidaire ». C’est comme si on disait : « je veux bien être en prison, mais je veux une prison confortable » !
Tout ceci démontre, bien malheureusement, à quel point la quasi-totalité des responsables, qu’ils soient politiques ou syndicaux, ne défend pas le peuple mais s’organise une vie confortable sur son dos. Pour faire simple, disons que la raison principale est dans la corruption généralisée du système politique français. Car le pouvoir n’est pas en France. Il est entre les mains des grandes banques internationales qui sont les premières à profiter de la situation.
Quand François Hollande et Nicolas Sarkozy promettent la croissance, ils nous mentent. Car, quand bien même la croissance reviendrait, c’est une fausse croissance, qui ne profite qu’à une minorité. En effet, la mondialisation a fait disparaître des centaines de milliers d’emplois industriels. L’industrie, en effet, ne représente plus que 10% du PIB. Il en résulte que la France ne compte plus que deux catégories d’emplois : une minorité d’emplois hautement qualifiés et bien payés, principalement dans les banques et les assurances, et une grande majorité d’emplois de très faible qualification, dont beaucoup dans les services à la personne. Cela signifie qu’il ne suffit pas de promettre la croissance, il faut une croissance qui permette la réindustrialisation de la France.
C’est pourquoi c’est tout le régime républicain qu’il faut abattre. Car, dans ce régime politique, personne n’est responsable : quand il y a près de 600 députés et environ 400 sénateurs pour prendre les décisions économiques, c’est comme si personne ne dirigeait le bateau.
Seule la mise en place d’un chef unique, indépendant des partis, peut permettre le redressement de la France. Cela s’appelle un roi. Ce roi existe car, selon la tradition, le roi ne meurt jamais. Le descendant des rois de France est le Duc d’Anjou, le futur Louis XX.

Non à la mondialisation
Retour au protectionnisme

[1] Le Monde diplomatique, Les liens qui libèrent
[2] Jacques Sapir, Seuil 2012