De la laïcité

Au nom du respect de la laïcité, des musulmans exigent des autorités respectives que dans les cantines scolaires on serve de la nourriture hallal, que dans les piscines municipales des horaires séparés soient aménagés pour les hommes et pour les femmes, que dans les hôpitaux les épouses musulmanes soient auscultées et soignées uniquement par des femmes-médecin, etc. C’est ainsi que, au nom de la « laïcité républicaine », se crée un Etat dans l’Etat.
Bien entendu, la république, depuis toujours anticléricale, ferme les yeux puisque de telles pratiques contribuent à déchristianiser la France en officialisant des comportements de division. Or, nous dit Jésus : « Tout royaume divisé contre lui-même court à la ruine » (Matt. 12, 25). On tourne le dos aux traditions chrétiennes de la France. C’est tout le contraire du patriotisme. D’ailleurs le plan islamique – conforté notamment par les déclarations du président turc Erdogan – est de transformer la France en un Etat musulman.
Que peut-on faire pour s’y opposer ? La première idée qui vient à l’esprit est d’abroger la législation établissant la laïcité comme principe incontournable des « valeurs françaises » auxquelles Emmanuel Macron ne cesse de se référer. Mais ce n’est pas si simple. En effet, si l’on échange sur ce sujet avec des catholiques, on s’aperçoit qu’il y a deux définitions de la laïcité. La définition courante, que l’on pourrait appeler « laïcité républicaine », consiste à observer une stricte neutralité vis-à-vis de toute religion ou opinion. C’est sur cette définition que s’appuient les musulmans pour présenter diverses revendications, comme nous venons de le voir.

Mais la doctrine catholique énonce les choses autrement. La laïcité, c’est « la distinction (Ndr : et non la séparation) entre la sphère politique et la sphère religieuse » (Compendium de la doctrine sociale de l’Eglise, §571), tandis que la « laïcité républicaine » est appelée « laïcisme », lequel est défini indirectement : « Même dans les sociétés démocratiques, il demeure encore, hélas, des expressions de laïcisme intolérant, qui entravent toute forme de la foi, (…), en cherchant à disqualifier l’engagement social et politique des chrétiens » (idem, §572).
En conséquence, nous sommes confrontés à une impossibilité d’abroger la laïcité car, sur la base de deux définitions différentes, les uns et les autres, catholiques et républicains, arrivent à la même conclusion : on ne doit pas supprimer la laïcité. Nous sommes donc dans une impasse, laquelle profite, comme nous venons de le voir, à l’expansion du pouvoir musulman, véritable cheval de Troie qui ronge la république de l’intérieur, la finalité étant l’instauration d’une France musulmane.
Comme nous venons de le voir, la laïcité chrétienne et la laïcité républicaine sont deux concepts différents. Nous sommes bien en présence de deux visions incompatibles l’une avec l’autre. En tant que chrétiens, nous ne pouvons pas nous dispenser de combattre l’acception musulmane, donc le concept de laïcité républicaine. Comment faire quand les parties prenantes donnent deux définitions différentes au même mot ? Ne pouvant contester directement le principe de laïcité, car ce serait « jeter le bébé avec l’eau du bain », il faut aller plus au fond des choses.
Revenons un instant sur la conception chrétienne de la laïcité, la vraie. Distinguer la sphère politique et la sphère religieuse sans les séparer, c’est contester la loi de 1905 de séparation de l’Eglise et de l’Etat. Inversement, accorder à la sphère politique ce qui la distingue mais ne la sépare pas de la sphère religieuse, à savoir la référence au Christ, c’est décréter que le pouvoir temporel se réfère au Christ. Nous ne sommes plus en république mais en royauté ! En effet, rappelons que la caractéristique de la royauté, c’est que le roi est le lieutenant de Dieu sur terre.
Voyons ce que dit la Constitution de la Vème République. Dans son préambule, elle cite la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789 : « Le peuple français proclame solennellement son attachement aux Droits de l’Homme et aux principes de la souveraineté nationale tels qu’ils ont été définis par la Déclaration de 1789, confirmée et complétée par le préambule de la Constitution de 1946 ».
La source des soi-disant valeurs de la république se trouve donc dans la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789 : « Le principe de toute Souveraineté réside essentiellement dans la Nation. Nul corps, nul individu ne peut exercer d'autorité qui n'en émane expressément » (article 3). Pour les chrétiens, c’est Dieu le souverain et non le peuple. Là encore, il y a conformité avec la définition républicaine de la laïcité (la question de la séparation de l’Eglise et de l’Etat ayant été réglée par la loi de 1905) et incompatibilité avec sa définition chrétienne. Allons plus loin. La Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789 déclare aussi « La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui : ainsi, l'exercice des droits naturels de chaque homme n'a de bornes que celles qui assurent aux autres Membres de la Société la jouissance de ces mêmes droits » (article 4).
Ce sont donc deux articles qu’aucun chrétien ne peut accepter. En effet, pour tout chrétien, seul Dieu est souverain et non le peuple et l’article 4, foncièrement individualiste, est à l’opposé de l’enseignement du Christ : « aimer le prochain comme soi-même » (Marc 12, 33). Donc tout chrétien qui vénère la république est un idolâtre. Nous sommes dans une situation équivalente, quoique voilée, à celle des premiers chrétiens qui étaient condamnés à mort pour avoir refusé de vénérer les dieux romains.
En conclusion, il est impossible de combattre l’islamisation progressive de notre pays dans le cadre de la république, car les musulmans s’appuient sur la législation française qu’on ne peut pas abolir. Le combat chrétien contre l’islamisation rampante de la société ne peut donc se faire qu’en contestant le régime républicain. On pourrait imaginer rester en république, mais à condition d’abroger le préambule de la constitution, donc toute référence aux principes établis en 1789. C’est invraisemblable. La boucle est bouclée.

Un chrétien ne peut être républicain

Vive le roi Louis XX !

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