Comment sauver notre agriculture ?

La doctrine sociale de l’Eglise préconise la mise en œuvre du principe de subsidiarité, dont nous donnerons une illustration dans la deuxième partie de cet article. Car ce que nous vivons est exactement l’inverse…
La propagande officielle vante les mérites du libéralisme, qui énonce que l’économie s’autorégule naturellement par un ajustement de l’offre et de la demande. Mais tout le monde sait que cela ne se passe pas ainsi et qu’une régulation par l’Etat quand on est en économie fermée, par une instance supérieure, la Commission de Bruxelles en l’occurrence, quand on est en économie ouverte, est indispensable. Et c’est pourquoi les technocrates européens ont prévu une enveloppe de 500 millions d’euros pour financer le stockage des surplus de viande bovine lorsque le marché ne peut pas absorber la production.
C’est de cette façon que fonctionnait l’URSS !
Ainsi un porte-parole de la Commission européenne déclare (Figaro du 10/02/2016) : « Sur les 90 mille tonnes de la précédente mesure de stockage de viande bovine en janvier, la France en a placé 2344, l’Allemagne 26 137 et le Danemark 11 676. Les conditions de l’offre sont les mêmes pour tout le monde. Seulement la France n’en fait pas usage ». Or le stockage a coûté à la France 30 millions d’euros l’an dernier et c’est sans doute ce que Manuel Valls ne veut pas reproduire…
Pourquoi une telle situation ? Principalement du fait de l’embargo russe – rappelons que celui-ci est la conséquence de la guerre économique imposée par la politique d’agression américaine au Moyen-Orient – du fait aussi de la baisse de la demande en Chine, ce qui a conduit à la surproduction donc à une chute des prix. Et les agriculteurs sont amenés à vendre en dessous de leur prix de revient…
Voilà pourquoi, en France, il y a un suicide d’agriculteur tous les deux jours
Ce que veulent les agriculteurs, c’est de ne pas dépendre de subventions mais de pouvoir vendre au juste prix. Deux conditions doivent être remplies pour qu’il en soit ainsi : 1) que les paysans soient maîtres du prix de vente ; 2) que des barrières douanières soient établies pour les protéger de la concurrence déloyale des pays étrangers.
Or comment sont établis les prix ? Les producteurs touchent 20 à 40% du prix de vente au consommateur, l’industrie agro-alimentaire touche de 40 à 60% et la grande distribution autour de 20%. La seule solution pour que les agriculteurs soient maîtres de leurs prix est qu’ils contrôlent totalement cette chaîne de production. S’ils deviennent les patrons de la distribution, ils prennent « en tenaille » l’industrie agro-alimentaire et sont alors dans un bon rapport de forces pour négocier les prix.
La distribution à ceux qui produisent !
Du temps des rois, l’économie était structurée en corporations. C’est la même logique qu’on retrouve si la chaîne de valeur « production agricole – agro-alimentaire – distribution » se présente unie sur le marché. La situation est alors conforme au principe de subsidiarité, qui indique que la décision doit être prise au niveau le plus bas où se trouve la compétence.
S’il n’en est pas ainsi, c’est parce que les francs-maçons qui dirigent la république font tout pour tuer la paysannerie comme ils cherchent à le faire partout où subsiste une sphère d’autonomie.
Seul un retour à la royauté peut remplacer la logique du dieu-argent par une logique basée sur le bien commun.