A propos des retraites

« Le rapport sur les retraites du haut-commissaire Jean-Paul Delevoye, présenté jeudi, préconise un départ à 64 ans dès 2025 pour toucher une pension à taux plein » (FranceInfo du 18/07/2019). Que doit-on en penser ?
Cela fait plus de vingt ans que l’on parle de la réforme des retraites, et aucun gouvernement, jusqu’à Macron, n’a osé prendre le problème dans son ensemble, tant il est explosif. Or il s’agit d’un problème réel, puisque, dans le cadre du régime par répartition, il y a seulement 2,2 actifs pour un retraité. Et la situation ira en se dégradant, car la population française est vieillissante, du fait d’un taux de natalité trop faible.
Mais si Jean-Paul Delevoye a eu, semble-t-il, le courage de traiter la question dans son ensemble, il n’est pas dit que Macron ne gommera pas certains aspects jugés trop sensibles. Pour l’instant, on nous annonce la suppression des « régimes spéciaux », enfin ! Mais qui dit que Macron ne va pas faire marche arrière ?
Ouvrons les yeux : en 1945, quand tout ce parapluie social a été mis en place, l’âge légal de départ en retraite était de 65 ans, et l’espérance de vie était aussi autour de 65 ans, ce qui assurait sans difficulté un équilibre des comptes. Mais il n’en est plus ainsi : l’espérance de vie à la naissance, mesurée en 2014 était de 79,2 ans pour les hommes et 85,4 ans pour les femmes.
C’est donc, pour prendre le cas des hommes, 17 années de retraite qu’il faut financer (79,2 - 62). Or, en moyenne nationale, le salaire moyen, toutes catégories confondues, en 2012 est de 2154 euros / mois tandis que la pension par retraité est de 1288 euros / mois, soit une perte de revenu de 40% alors que bien des retraités sont en pleine forme physique et voudraient bien avoir un pouvoir d’achat qui leur permette d’en profiter.
Supposons, simple hypothèse, que l’on veuille augmenter toutes les retraites de 20%, de telle sorte qu’il n’y ait que 20% de chute quand on part à la retraite. Le calcul montre qu’il suffirait d’augmenter de cinq années la durée de la période active, ce qui amènerait le départ en retraite à 67 ans. Bien sûr, cela n’exclut pas de faire partir plus tôt les personnes qui ont un travail pénible.

Pourquoi un tel débat n’a-t-il pas lieu démocratiquement ?

Tout d’abord parce que les organisations syndicales s’accrochent, par démagogie, à des schémas obsolètes, en refusant de prendre en compte le fait qu’on vive plus longtemps et que c’est une aberration économique qu’autant de personnes vaillantes n’apportent pas leur contribution à l’enrichissement du pays.
C’est aussi parce que la mondialisation apporte un tel stress dans le travail que tout le monde n’a qu’une idée en tête : y échapper au plus vite. Mais ce n’est pas naturel de ne pas aimer travailler ! Ce qu’il faut, c’est abolir la mondialisation et non fuir le travail. Dans  la première moitié du XXème siècle, les peintres du bâtiment chantaient en travaillant et bien des ouvriers professionnels songeaient, la nuit, à la façon dont ils allaient résoudre tel problème sur lequel ils travaillaient.
C’est enfin la volonté mondialiste de détruire nos sociétés et non de rechercher l’harmonie sociale.
Mais dans la république, les quelques politiciens qui voudraient sincèrement œuvrer dans le sens d’une amélioration des conditions de vie sont noyés dans la masse de ceux qui succombent à la corruption. Car les moyens financiers dont dispose l’oligarchie mondialiste sont énormes, ce qui lui permet d’acheter les hommes, les uns par l’argent, les autres par quelque promotion sociale.
Seul un roi, au-dessus des partis et ne dépendant pas des élections, est en position de force pour élever la vertu du peuple et le conduire dans le sens du bien commun.

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