Un revenu décent pour les agriculteurs : comment faire ?
La république, qui a voulu construire une société sans Dieu, n’a fait que sacraliser la loi du plus fort. On en revient au temps des Romains qui, avec les jeux du cirque, n’avaient qu’une idée en tête : « que les plus faibles périssent ! ».
Les plus faibles, aujourd’hui, ce sont notamment les 140 000 SDF qu’on laisse vivre dans la rue alors que, en même temps, on loge les migrants dans des hôtels payés par le contribuable. Ce sont aussi les paysans : « en 2018, un agriculteur sur cinq perd de l’argent en exerçant son métier, tandis qu’un sur deux gagne moins de 350 euros par mois » (Le Figaro du 26/02/2018). Et tout le monde sait que cette exploitation économique est la pratique quotidienne de la grande distribution.
Tout ce qu’a trouvé Emmanuel Macron pour répondre à cette attente des agriculteurs qui ne demandent qu’à gagner leur vie normalement, c’est d’obliger la grande distribution à inscrire le prix de revient dans les contrats. C’est se moquer du monde !
Alors, explique le Figaro, « plus de 110 000 agriculteurs sur les 450 000 qui subsistent en France vendent en circuits courts ». Mais cela représente beaucoup moins en volume, puisque « plus de 90% des achats alimentaires des Français sont réalisés en grande surface ».
Ce qu’il faut retenir des initiatives de circuits courts, c’est que les paysans qui s’y lancent ont compris la nécessité d’une intégration verticale, c’est-à-dire que le processus qui va de la production à la commercialisation doit être totalement sous le contrôle du producteur. D’ailleurs le résultat est là : un éleveur déclare « nous vivons bien grâce aux circuits courts ». C’est la redécouverte intuitive de ce que pratiquaient les corporations du temps des rois.
Mais, comme nous venons de le voir, le problème n’est pas réglé pour 90% des consommations. Et les derniers événements le confirment : « La grande distribution continue d’imposer des baisses de prix », nous informe le Figaro du 2/02/2018. La réformette d’Emmanuel Macron n’aura servi à rien !
La seule solution est bien l’intégration verticale
Cela suppose que la grande distribution – nous ne parlons que de son secteur alimentaire – devienne la propriété des agriculteurs. Ne comptons pas sur une miraculeuse prise de parts majoritaires comme cela se pratique couramment dans le monde de la finance. Il faudrait pour cela que le monde paysan soit extrêmement riche et, même dans ce cas, il n’est pas du tout sûr qu’ils gagneraient. Ne comptons pas non plus sur une décision gouvernementale – nous venons de voir l’inaction de Macron – car une telle politique est à l’opposé de ce que veut l’hyperclasse mondialiste dont notre président n’est qu’un larbin.
Il ne reste qu’une seule possibilité : que les paysans imposent cette solution dans la rue, eux qui montrent régulièrement leur courage en menant des actions offensives, comme par exemple le blocage des routes. Il faudrait que, par une mobilisation nationale, ils exigent dans un premier temps la nationalisation de la grande distribution. Remarquons au passage que les consommateurs devraient y prendre part car c’est la qualité de l’alimentation qui est en jeu, ce qui les concerne au premier chef.
Une fois cette nationalisation effectuée, l’Etat devrait attribuer aux agriculteurs la propriété de toute la grande distribution. Pour cela, il faut que des consortiums locaux d’agriculteurs se mettent en place, à une échelle régionale à définir. Il nous semble – ce n’est qu’une piste de réflexion car nous ne sommes pas compétents pour le décider – que la bonne taille est le « pays », dont les frontières sont approximativement celles de l’arrondissement.
Ce consortium local se trouverait ainsi posséder une dizaine de grandes surfaces, peut-être davantage, dont le coût de fonctionnement ne devrait pas dépasser 20 à 30% du prix de vente final. Et ce sont les agriculteurs qui mandateraient les gérants de ces grandes surfaces pour limiter les importations à des volumes qui ne menacent pas l’écoulement de leur propre production.
Si les agriculteurs ne réussissent pas à imposer un rapport de forces suffisant, alors il leur faudra attendre le retour du roi qui, lui, défendra leurs intérêts contre les oligarchies, comme les rois l’ont toujours fait.
Vive le roi Louis XX