Pas d'économie sans morale
Ainsi que le relatait le Journal de 20 heures à l’époque, « À Marrakech, au Maroc, le 15 avril 1994, les représentants de 123 États membres du GATT signent l'Acte final des négociations commerciales de l'Uruguay Round. Ces accords fondent l'Organisation Mondiale du Commerce qui remplace le GATT ». Ce que ne nous dit pas l’article, c’est que la justification de la création de l’OMC tient dans cette courte phrase résumant les arguments de ses promoteurs : « nous sommes là pour organiser le commerce ; pourquoi s’embarrasser de la Déclaration des Droits de l’Homme, de la Charte de l’ONU et d’autres textes humanitaires ? ». Les voix des nombreux représentants de pays du Tiers-Monde ont été obtenues grâce à certaines promesses qui n’ont jamais été appliquées.
Les conséquences sont bien connues. Citons pour exemple le cas de l’agriculture française : on dénombre un suicide tous les deux jours, ce qui est effrayant. Et la récente signature du traité de Mercosur ne fera qu’aggraver le problème. Voilà pourquoi nous devons nous opposer aux décisions de Marrakech et crier haut et fort : « Pas d’économie sans morale ».
Pas de morale sans politique
Or la morale, selon le dictionnaire Robert, c’est « la science du bien et du mal ». Et nous savons que le monde est partagé entre pro- et antimondialistes. C’est donc qu’il y a deux visions de la morale, selon qu’on est dans un camp ou dans l’autre. En conséquence, il ne peut pas y avoir de morale sans un arrière-plan politique.
Pas de politique sans religion
Jacques Attali, dont nous ne partageons pas les idées, a émis un jour une idée intéressante : partant du constat fort pertinent que tous les métiers, depuis les origines de l’humanité, se rattachent à trois catégories – le commerçant, le soldat et le prêtre – en a déduit que les régimes politiques peuvent aussi suivre cette nomenclature. Il y a ainsi l’empire, qui est le régime de la force, la république, qui est le régime du commerce et la royauté, qui donne la primauté au sacré.
C’est ainsi que Samuel Hutchinson publia en 1996 un livre intitulé « Le choc des civilisations » dans lequel il développe la thèse que toutes les guerres modernes ne sont plus des guerres entre Etats mais des guerres ayant un arrière-plan religieux. D’ailleurs certaines analyses donnent à penser que la laïcité, bien que principe apparemment areligieux, serait une forme de religion.
L’oligarchie mondialiste, qui est l’initiatrice de toutes les guerres modernes – même si les media disent le contraire – confirme cette théorie en instrumentalisant l’islam. Le grand affrontement qui se prépare entre Nord et Sud - par la montée en puissance des BRICS qui sont en passe de devenir la première puissance économique mondiale - rentre aussi dans la logique de Samuel Hutchinson puisque l’Occident, assimilé à tort au christianisme, est jugé le plus grand prédateur du monde.
Pas de religion sans Dieu
Il faut dépasser le raisonnement de Samuel Hutchinson. Lui-même étant dans le camp de la triade Royaume Uni / Etats-Unis / Israël ne peut être considéré comme un penseur indépendant. Le clivage entre Nord et Sud, qui va aller en s’aggravant, donne l’apparence d’être une guerre contre le christianisme alors que le mondialisme est lui-même anti-chrétien. Et, symétriquement, nombre de pays du BRICS, le Brésil et la Russie notamment, ont un arrière-fond chrétien important. Donc le vrai clivage n’est pas entre Nord et Sud mais entre la chrétienté et ceux qui veulent la détruire. Voilà pourquoi nous pouvons conclure :
Pas d’économie sans morale
Pas de morale sans politique
Pas de politique sans religion
Pas de religion sans Dieu