Les relations tendues entre Donald Trump et Israël
Entre Hillary Clinton, la belliciste qui ne songeait qu’à donner une dimension supérieure au conflit en Syrie et dans tout le Moyen-Orient, et Donald Trump, qui affichait haut et fort sa volonté de désengager les Etats-Unis des principaux théâtres d’opération où son pays est engagé, « il n’y a pas photo » ; comme on dit, et tous les peuples européens aspirant à la paix ne pouvaient que se réjouir de la victoire de ce dernier.
Or les choses ne sont pas si simples. Lors de sa campagne électorale, Trump remettrait en cause l’accord historique signé entre l’Iran et les puissances occidentales (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Royaume Uni), dit « accord de Vienne », dans lequel l’Iran s’engageait à utiliser l’énergie nucléaire seulement à des fins pacifiques, mais jamais dans un but militaire. Trump avait affirmé qu’il s’agissait « du pire accord jamais négocié », un « désastre » auquel il avait promis de mettre fin (Le Figaro du 23/11/2016). Le candidat républicain avait en effet affirmé devant AIPAC (American Israël Public Affairs Committee) que sa «priorité numéro un» serait de démanteler l’accord avec l’Iran qui constitue selon lui une catastrophe pour Israël et la région (Geopolis, 17/11/2016).
Rappelons que trois groupes de pression « sévissent » auprès du président des Etats-Unis, soit par ordre décroissant d’influence : AIPAC, le cartel des grandes banques internationales et le complexe militaro-industriel.
Dès la victoire de Donald Trump, le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, a appelé le président élu à «respecter les accords» internationaux. Le président iranien, Hassan Rohani, a affirmé de son côté que le futur président ne pouvait pas revenir sur un accord «entériné» par l’ONU. Le guide suprême iranien qui contrôle tous les grands dossiers du pays garde ses distances. Ali Khamenei dit ne pas avoir de «jugement» sur les élections américaines et reste prêt à «faire face à toute éventualité». (Geopolis, 17/11/2016)
Certes, il y a plusieurs signataires, mais les experts savent bien que si un seul des signataires, les Etats-Unis en l’occurrence, se désengage, l’accord ne vaudra plus rien. Dans l’immédiat, Israël ne cherche pas à faire pression sur Trump pour qu’il dénonce cet accord. « Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou espère convaincre le président américain élu Donald Trump de durcir la position des Etats-Unis envers l’Iran, a révélé vendredi un ancien responsable de l’État hébreu, Yaakov Amidror, au site d’information Bloomberg » ((I24-news, 19/11/2016).
Il est clair que toute remise en cause de cet accord ne peut que conduire à une montée en puissance de la guerre qui sévit au Moyen-Orient, avec le risque d’enclencher un conflit mondial.
En conclusion, de deux choses l’une : ou bien Donald Trump maintient l’accord de Vienne, en opposition avec la politique israélienne, ou bien il se soumet à Israël, comme il l’a fait pendant la campagne électorale, comme nous le rappelions ci-dessus.
Pour la paix dans le monde, il est clair que l’accord de Vienne ne doit pas être remis en question. C’est pourquoi il est important qu’en France, et dans toute l’Europe, les esprits restent mobilisés sur cette question et soient prêts à manifester en cas de menace de remise en cause de celui-ci.