L'économie triale, seule façon d'assurer l'équité

Les économies occidentales s’accommodent très bien du chômage. Sauf si celui-ci prend trop d’importance au point de menacer la paix sociale. Dans une logique d’économie de marché, c’est en effet un bon moyen de freiner d’éventuelles revendications d’augmentation des salaires. Tant pis si cela aboutit dans le meilleur des cas à un drame familial et, dans le pire des cas, à la déstabilisation psychologique de la personne qui peut conduire jusqu’à la mort. Des voix s’élèvent pour appeler à réduire le chômage, mais personne ne parle de le supprimer totalement…

Le chômage est un drame social inacceptable

Mais comment  faire ? Peut-on véritablement le supprimer, sans pour autant établir un régime totalitaire ? Nous pensons que cela est possible… à condition de sortir, en partie, de la logique marchande.
Nos recherches nous ont amené à définir une économie à trois facettes. Mais avant d’en donner une illustration, il est bon de lui donner un nom. Pour ce faire, nous sommes obligés de former un néologisme. Soit nous empruntons à la botanique, et nous obtenons « économie triandre » ; soit nous déclinons le terme bien connu d’économie duale, ce qui donne « économie triale ». Provisoirement nous retiendrons ce deuxième nom.
Cette « économie triale » a une justification : autrefois existaient les « communaux », c’est-à-dire des terres sur lesquelles tout individu pouvait faire paître son animal (âne, vache, chèvre ou cheval) sans avoir à payer la moindre redevance à la communauté.
C’est cette logique qu’il faut réinventer. En effet, placer l’homme avant l’économie signifie que ses besoins élémentaires soient satisfaits par d’autres moyens que l’économie marchande. Procédons par ordre : le chef d’Etat doit d’abord se réserver une part de la richesse nationale produite pour assurer la sécurité intérieure et extérieure du pays. C’est son pouvoir régalien. On y inclut traditionnellement la justice et le pouvoir de « battre monnaie ». C’est une première part. Voyons plus en détail quelle peut être son importance financière.
Commençons par définir la proportion du PIB qui doit être consacrée à notre défense. Si l’on y inclut l’industrie militaire et les recherches avancées nécessaires à nous doter des armements d’avant-garde, cela peut représenter – soyons larges – 10% du PIB. C’est incontournable pour deux raisons : il faut avoir une armée forte pour ne pas se faire envahir, ou coloniser  - comme c’est actuellement le cas de la France et de la majorité des Etats européens dans leurs rapports avec les Etats-Unis – et, par ailleurs, un Etat n’est considéré dans le concert des relations internationales que s’il est suffisamment puissant. C’est ce que nous pouvons appeler le « secteur régalien ». Il est bon d’inclure dans celui-ci les activités stratégiques telles que l’énergie, les communications et les transports. Considérons que le tout représente de l’ordre de 20% du PIB.
Reste alors à répartir l’économie entre ce qui dépend du marché et ce qui n’en dépend pas. Cela fait donc trois parts…
Viennent tout d’abord les activités relatives à la grande industrie, nécessairement en compétition avec des activités équivalentes à l’étranger, telles que le nucléaire, l’aéronautique et l’automobile. C’est le secteur concurrentiel et il correspond actuellement en France à moins de 10% du PIB.
Bien entendu, ce sont des activités qui cherchent à se développer au niveau international, donc exportatrices. Avec un développement approprié, ce secteur pourrait également se situer à hauteur de 20% du PIB.
Restent toutes les autres activités de production de biens et de services, qui représentent de l’ordre de 60% du PIB. Rien ne nous oblige à être compétitifs pour ce qui concerne la satisfaction des besoins de consommation des ménages. Si nous sommes amenés à payer plus cher une production nationale, globalement nous aurons des appareils électroménagers moins performants, des vêtements qu’on pourra renouveler moins souvent et moins d’équipements électroniques. En échange, nous aurons une agriculture et une industrie pérennes, sans risque de fermeture d’usines, donc la garantie d’un emploi pour tous, et ce dans des zones rurales qui retrouveront une nouvelle vitalité. N’est-ce pas un mieux du point de vue de la qualité de vie ? Nous appelons ce secteur le « secteur protégé » car il est, par choix politique, à l’abri de la concurrence étrangère et ne cherche pas, lui-même, à exporter.
Si nous sommes amenés à payer plus cher une production nationale, globalement nous aurons une économie moins performante. En échange, nous aurons une agriculture et une industrie pérennes, sans risque de fermeture d’usines, donc la garantie d’un emploi pour tous, et ce dans des zones rurales qui retrouveront une nouvelle vitalité. N’est-ce pas un mieux du point de vue de la qualité de vie ? Et cela ne vaut-il pas mieux que dix millions de chômeurs ?
Si c’était si simple, dira-t-on, on se demande pourquoi personne n’a eu jusqu’à présent l’idée de le faire. L’explication est facile à comprendre, elle est politique. La France vit sous le règle du mondialisme, lequel est opposé à toute démarche assurant une autonomie économique au niveau d’une région, d’un pays ou d’une communauté de pays. C’est la même logique que celle qui conduit, par exemple, des pays du Tiers-Monde à réduire voire supprimer toute agriculture vivrière sous prétexte d’une augmentation potentielle du PIB.

Pour sortir du mondialisme, instaurons la royauté !


Plus...