L'autorité à l'école...
« La ministre de l’Education Nationale, confrontée aux 200 incidents liés à la minute de silence après les attentats, doit faire la semaine prochaine de nouvelles propositions » (Figaro du 16 janvier). Ces mesures ont été publiées dans la presse ces jours derniers. Voyons ce qu’il en est mais, auparavant, essayons de comprendre la situation.
Notre ministre de l’Education Nationale s’insurge contre le fait que, dans nombre d’écoles, la minute de silence n’a pas été respectée. Elle déclare : « la question de l’autorité à l’école se pose ». Mais qu’est-ce que cette minute de silence, sinon une incursion de la politique dans le milieu scolaire alors que « l’école de la république » est justifiée dans le discours officiel par le fait qu’elle est neutre, politiquement et confessionnellement, contrairement à l’enseignement catholique ? En effet, cette minute de silence avait pour but de s’insurger contre une violation de la liberté de la presse pratiquée à l’encontre d’un journal fortement antimusulman. Comment un musulman sincère peut-il accepter cela ? De plus, selon la Déclaration des Droits de l’Homme, « Tout individu a droit à la liberté d'opinion et d'expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions », ce qui veut dire que tout élève a droit de s’opposer à cette minute de silence qui cautionne des caricatures antimusulmanes. Ce n’est pas ce qui a été fait, puisque des sanctions ont été appliquées.
Notre ministre assure vouloir lutter contre le "repli identitaire", les "théories du complot", la "défiance" à l'égard des médias traditionnels et le "péril du relativisme généralisé".
C’est ouvertement une prise de position politique
Par ailleurs, notre ministre "ne tolère aucune remise en cause des valeurs de la République". Très bien mais, dans ce cas, n’est-ce pas violer la liberté de conscience ? Nous constatons avec une grande inquiétude que la France s’oriente de plus en plus vers un régime de type fasciste, puisque la vérité politique vient d’en haut, l’opposition est interdite et l’école est utilisée comme véhicule de diffusion de la « bonne parole ». Hitler ne procédait pas autrement.
Sur le fond, le gouvernement républicain qui prétend diriger les affaires de la France n’a pas de leçon de liberté de penser à donner, puisqu’il cautionne les lois Gayssot, Fabius et autres qui interdisent de parler de certaines périodes de notre histoire. Concernant son objectif de sanctionner le refus de pratiquer la minute de silence, comment le gouvernement peut-il concilier son respect de l’islam - qui nie toute séparation entre pouvoir spirituel et pouvoir temporel – et sa volonté d’imposer à tous la laïcité, basée justement sur la séparation entre pouvoir spirituel et pouvoir temporel ?
En réalité, toute référence à la laïcité est un leurre
Il est scandaleux que des élèves aient été sanctionnés, alors qu’ils ne faisaient qu’exprimer leur opinion. Il est scandaleux que les gouvernements successifs, de droite et de gauche, utilisent l’école comme une machine à bourrer le crâne des enfants avec une idéologie qui n’est pas la leur. En fait, la neutralité est une utopie. Tout enseignant transmet, qu’il en soit conscient ou non, sa façon de penser. Il vaut donc bien mieux partir de cette réalité et en tirer la seule conclusion qui s’impose : supprimer toute différence statutaire entre école républicaine, école libre et école confessionnelle et instaurer la liberté de l’enseignement au moyen du « chèque scolaire », qui assure une redistribution du budget de l’Education Nationale à toutes les écoles au prorata du nombre d’élèves inscrits, les parents ayant pleine liberté de placer leurs enfants dans l’école de leur choix. Les écoles auraient ainsi une double liberté : celle des chefs d’établissement de recruter les enseignants en fonction de leur projet pédagogique et celle des enseignants de participer à la définition du projet pédagogique de leur école.
Non à l’école républicaine imposant son idéologie
Oui à l’enseignement libre