La CGT : pour ou contre la mondialisation ?
Avant d’aborder spécifiquement la question de l’avenir de la CGT, il est utile d’expliquer pourquoi les royalistes s’intéressent de très près au devenir des organisations syndicales.
Notre référence est la doctrine sociale de l’Eglise. Parmi les différents principes qu’elle développe, deux nous intéressent tout particulièrement : le principe de subsidiarité et les corps intermédiaires. On appelle « corps intermédiaire » toute structure de regroupement des personnes entre l’individu et l’Etat. Sont ainsi des corps intermédiaires la famille, la commune, les associations et les syndicats.
En ce qui concerne les deux derniers - les associations de parents d’élèves par exemple et les syndicats – les royalistes les soutiennent, car ce sont les organisations que le peuple se donne pour se défendre. C’est d’ailleurs conforme à notre vision de la société à construire, dans laquelle ces structures doivent avoir une existence autonome, ce qui va dans le sens du principe de subsidiarité.
Voilà pourquoi les débats actuels au sein de la CGT pour désigner son futur secrétaire général nous intéressent tout particulièrement. Cependant, même si nous sommes favorables à l’autonomie des organisations syndicales, ce n’est pas pour autant que nous considérerions qu’il s’agit d’un champ d’activité extérieur à la politique. Tout au contraire.
Ce qui se passe actuellement à la CGT est d’ordre politique
En 2005, lors du referendum sur le traité constitutionnel, toute la base CGT y était opposé alors que Bernard Thibaut était pour. Cela signifie que, en fait, toute la base CGT est opposée à la mondialisation, contrairement à son dirigeant. Aujourd’hui la CGT continue, d’une manière feutrée, cette lutte entre deux lignes politiques : les uns voudraient faire de la CGT un organe de dialogue et de négociation avec le patronat et l’appareil d’Etat – ce que pratique la CFDT depuis des années – tandis que les autres veulent que la CGT redevienne pleinement l’organisation de combat qu’elle fut du temps où le PCF avait une place prépondérante en son sein. Le 13 janvier dernier, le comité confédéral national (CCN), le parlement de la centrale, a rejeté la candidature de Philippe Martinez, successeur présumé de Thierry Lepaon. Nous revenons donc à la case départ…
Nous, royalistes, sommes évidemment favorables à la seconde ligne – celle de l’affirmation de la CGT comme organisation de combat – car c’est la seule qui échappe à la compromission avec le système établi. Encore faut-il que l’objectif soit bien défini, ce qui n’est pas le cas. Il faut que les tenants de cette deuxième voie se donnent ouvertement comme objectif de mettre en place une direction qui s’engage à mener la lutte contre la mondialisation, puisque c’est la cause première du chômage en France.
En avant pour une CGT de combat contre la mondialisation