De la démocratie
Aucun sondage n’a probablement jamais été effectué tant il paraît évident pour 99% des Français que la démocratie est un dogme absolument intouchable. Certes, au moment d’événements tels que le référendum sur le projet de constitution européenne de 2005, refusé par 55% des Français et néanmoins adopté grâce aux manœuvres iniques de Nicolas Sarkozy, les Français se sont révoltés. Mais cela fut vite oublié et on est reparti allègrement pour participer au jeu électoral.
Un taux d’abstentions qui ne fait que grimper depuis une vingtaine d’années montre bien le scepticisme des Français, non pas vis-à-vis du processus électoral mais à l’égard de la façon dont il est appliqué. Il faut certes corriger les dysfonctionnements, dira-t-on, mais certainement pas remettre en cause son principe. Charles Maurras, en son temps, en contesta le principe mais, depuis qu’il n’est plus là, y a-t-il quelqu’un pour reprendre son combat ? La réponse est non, nous le savons bien. A part le journal Rivarol.
Les Français sont transformés en moutons
La conséquence est pourtant limpide : les Français sont transformés en moutons. L’adhésion à l’Union Européenne, qui vient d’être citée, est un exemple parmi d’autres. Faut-il donc rejeter la démocratie ? Certes non. D’ailleurs Maurras avait cette belle formule : « l’autorité en haut, la démocratie en bas ».
Il y a en effet des cas où la démocratie est incompétente. Ce sont, notamment, tous les cas où un choix doit être fait sur les questions sociétales. Prenons l’exemple de la liberté de l’avortement, qui fait tellement l’unanimité qu’une écrasante majorité de députés l’a intégrée dans notre constitution. Et pourtant l’avortement est un meurtre. On pourrait aussi sortir du processus électoral toutes les décisions d’ordre stratégique.
« La valise ou le cercueil »
Ce slogan, souvent répété pendant la guerre d’Algérie en référence aux Pieds Noirs que le FLN voulait chasser du pays, est malheureusement bien adapté aux Français de souche que les adeptes du wokisme veulent, d’une manière ou d’une autre, éliminer. La démocratie est bien incapable d’empêcher le développement de cette idéologie.
« L’autorité en haut », oui, mais quelle autorité ? Maurras donne la réponse, lui, l’agnostique : il faut, disait-il, faire confiance à l’Eglise Catholique, une institution solide qui fixe des règles pour vivre en société. Mais force est de constater que ce beau principe est inapplicable aujourd’hui, l’Eglise conciliaire étant passée avec armes et bagages dans le camp mondialiste.
« L’autorité en haut » est un principe à redéfinir
En fait, il faut considérer que la frontière entre foi et raison n’est pas là où on pourrait le croire. En effet, l’existence de Dieu ne saurait être discutée puisqu’elle se démontre scientifiquement. De même le fait que la Bible soit la Parole de Dieu se démontre rationnellement. Donc, pour toute personne, croyante ou non croyante, la Bible peut être considérée comme un « code de bonne conduite ». Ainsi le comportement des fidèles de toutes les religions autres que le christianisme nous amène à ce triste constat : celui qui refuse la croix du Christ (autrement dit refuser l’individualisme et adopter l’enseignement du Christ : aimer l’autre jusqu’à donner sa vie pour lui) devient, directement ou par personne interposée, un criminel.
C’est là qu’est la vraie frontière entre foi et raison
Toute personne, croyante ou non, peut reconnaître la Bible comme un « code de bonne conduite ». Par contre, c’est le choix de chacun – ce qu’on appelle la foi – de décider d’établir une relation personnelle avec Dieu.
Conclusion politique : pour ce qui concerne des grandes décisions sociétales ou stratégiques, celles-ci doivent être prises par une autorité supérieure rendant compte non pas à un Parlement mais à Dieu. Cette autorité peut être représentée par un homme seul ou par un groupe. Saint Thomas d’Aquin explique qu’il est plus efficace que cela soit le fait d’un homme seul, donc d’un roi. Inversement, il est seulement demandé à la population de reconnaître la Bible comme un « code de bonne conduite ».
L’autorité supérieure, c’est le roi, lieutenant de Dieu sur terre
Quant à toutes les décisions d’ordre économique et social, il est juste qu’elles soient prises par le peuple, donc selon une logique démocratique. Ce sera le cas dans les instances de décision telles que la commune, le « pays », le département et la région.