A quand la réindustrialisation de la France ?

Un article choc dans le Figaro du 14/08/2024 cite Serge Tchuruk, ancien patron d’Alcatel, comme grand responsable de la désindustrialisation de la France. Une recherche sur Internet nous apprend que « dans les années 1950, l’industrie manufacturière représentait environ 30 % du PIB. Cette part a atteint un pic au début des années 1970, avec un peu plus de 35 %, avant d’entamer un déclin progressif ». Aujourd’hui, elle se situe à environ 10% du PIB.

Les apprentis sorciers de la désindustrialisation

Pourquoi Serge Tchuruk ? Parce qu’il a mis en œuvre une transformation spectaculaire d’Alcatel en inaugurant en juin 2001 une nouvelle stratégie qu’il a résumée par le slogan « Alcatel doit devenir une société sans usine ». Ainsi, « dès 2003, les effectifs ont été réduits des deux tiers, à 58000 personnes, et les sites des trois quarts, à trente usines. » Les résultats furent catastrophiques : outre le désastre social, le groupe finit par être racheté par Nokia. Rappelons qu’au début des années 2000, Alcatel était le numéro 1 mondial de la fibre optique et parmi les tout premiers en tant qu’équipementier Télécoms.
En fait, le vrai responsable de la désindustrialisation – opérée non seulement en France mais dans la plupart des pays occidentaux, dont les Etats-Unis – est l’économiste Fourastié qui, enseignant à Sciences Po et à l’ENA, « a converti des générations de jeunes dirigeants à l’idée de la fin du monde manufacturier » lesquels se sont imprégnés de son livre « Le Grand Espoir du XXème siècle » écrit en 1949.

Réindustrialiser la France, c’est possible…

Anne de Guigné, auteur de l’article mentionné, conclut en écrivant que « atteindre 12 à 13% du PIB d’ici 2035 exigerait un besoin de financement supplémentaire de 200 milliards d’euros ». La somme est tellement énorme – rappelons que le PIB de la France en 2023 était de 2407 milliards d’euros – qu’on se demande si remonter la pente est possible…
Oui, c’est possible, à condition de changer de politique. Commençons par les économies que peut faire l’Etat. Agnès Verdier-Molinié les estime à 50 milliards d’euros par an (« La France peut-elle encore tenir longtemps ? », Albin Michel 2021). Deuxième mesure : le Frexit. Utiliser l’euro comme monnaie nationale revient à employer une monnaie surévaluée d’environ 20%, ce qui coule notre balance commerciale, déficitaire à hauteur de 100 Md€ par an. Avant l’an 2000 et l’arrivée de l’euro, le bénéfice annuel de notre balance commerciale était justement de 100 Md€ : en plus et non en moins ! Troisième source de revenus : l’arrêt de l’immigration extra-européenne, que certains experts chiffrent à près de 50 milliards d’euros par an. C’est donc un total de 200 Md€ qui peut être récupéré chaque année ! Largement de quoi financer la réindustrialisation de la France. Justement Emmanuel Macron cherche à constituer un gouvernement majoritaire. Qu’il adopte cette solution et il le trouvera…

Il faudrait donc un virage politique à 180°

C’est là que le bât blesse. Car Macron n’est que le valet de l’oligarchie mondialiste, qui ne veut surtout pas que la France, puis toute l’Europe, se modernisent. Cela conduirait à une Europe forte - à structure confédérale pour respecter les souverainetés nationales - un cauchemar pour  les Etats-Unis !
En conclusion, on n’imagine pas que des millions de personnes se mobilisent d’un seul coup pour un programme aussi radical. C’est pourquoi il faut un « chef d’orchestre » qui les conduise pas à pas. C’est notre ambition.

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