Protectionnisme ou démagogie ?

Donald Trump, ayant promis à ses électeurs de relancer l’emploi, a décidé de mettre en œuvre une politique protectionniste. Mais les Américains sont loin de vivre ce que vivaient les Allemands après la première guerre mondiale : une telle chute du niveau de vie que toute relance de l’économie représentait pour eux un mieux.
L’économie américaine est dans une tout autre situation. Ainsi que l’analyse la tribune financière AGORA, « les taxes douanières du Donald vont représenter un effort supplémentaire de près de 100 milliards de dollars pour les consommateurs américains. Mais ce n'est pas tout. Les contre-mesures prises par la Chine auront un coût pour les producteurs américains, également, notamment les agriculteurs qui exportent chaque année en Chine quelque 13 milliards de dollars de soja… ».
Selon le New York Times : « Pékin a fixé un droit de douane de 25% sur le soja américain, la semaine dernière, en riposte aux taxes infligées aux produits chinois par le gouvernement Trump. L'an dernier, les producteurs de soja des Etats-Unis ont vendu près d'un tiers de leur récolte à la Chine. En dollar, seuls les avions américains vendus à la Chine, deuxième économie mondiale, représentent un chiffre supérieur à l'exportation. »

Et AGORA ajoute : « déjà, les prix augmentent aux Etats-Unis. Les chiffres de juin indiquent que les prix à la consommation augmentent au rythme de 2,9% d'une année sur l'autre, alors que les prix de gros augmentent de 3,4% » et conclut : « Des deux, c'est l'économie chinoise, probablement, qui court davantage le risque de s'effondrer. Mais comme c'est également le plus grand acheteur de matières premières dans le monde, ce risque est partagé par tous ses partenaires commerciaux, y compris les Etats-Unis. Autrement dit, si la Chine devait entrer dans une dépression, les Etats-Unis ne tarderaient pas à lui emboîter le pas ».

C’est donc l’économie mondiale qui risque d’entrer en récession

Est-ce à dire que seul le libre échange apporte le progrès ? Nous ne le pensons pas. Ne serait-ce que parce que l’on reste ainsi dans une logique des échanges pilotée par le dieu-argent. Nous préconisons une autre voie, que nous avons baptisée « économie triale », ce qui est un néologisme inspiré de l’expression « économie duale ». Il s’agit en effet de concevoir un développement économique selon trois logiques, correspondant à trois secteurs d’activité.
Commençons par définir la proportion du PIB qui doit être consacrée à notre défense. Si l’on y inclut l’industrie militaire et les recherches avancées nécessaires à nous doter des armements d’avant-garde, cela peut représenter – soyons larges – 20% du PIB. C’est incontournable pour deux raisons : il faut avoir une armée forte pour ne pas se faire envahir, ou coloniser  - comme c’est actuellement le cas de la France et de la majorité des Etats européens dans leurs rapports avec les Etats-Unis – et, par ailleurs, un Etat n’est considéré dans le concert des relations internationales que s’il est suffisamment puissant. C’est ce que nous appelons le « secteur régalien »
Viennent ensuite les activités relatives à la grande industrie, nécessairement en compétition avec des activités équivalentes à l’étranger, telles que le nucléaire, l’aéronautique et l’automobile. C’est le « secteur concurrentiel » et il correspond actuellement en France à moins de 10% du PIB.
Restent toutes les autres activités de production de biens et de services, qui représentent de l’ordre de 70% du PIB. Rien ne nous oblige à être compétitifs pour ce qui concerne la satisfaction des besoins de consommation des ménages. Si nous sommes amenés à payer plus cher une production nationale, globalement nous aurons des appareils électroménagers moins performants, des vêtements qu’on pourra renouveler moins souvent et moins d’équipements électroniques. En échange, nous aurons une industrie pérenne, sans risque de fermeture d’usines, donc la garantie d’un emploi pour tous, et ce dans des zones rurales qui retrouveront une nouvelle vitalité. N’est-ce pas un mieux du point de vue de la qualité de vie ? Nous appelons ce secteur le « secteur protégé » car il est, par choix politique, à l’abri de la concurrence étrangère et ne cherche pas, lui-même, à exporter.
Nous pensons que nous pouvons ainsi maintenir la France dans le peloton des grandes puissances tout en garantissant l’emploi pour la majeure partie de la population, certes en acceptant de vivre modestement, mais avec une plus grande qualité de vie. De plus, si un chômage apparaît dans le secteur concurrentiel, celui-ci peut être absorbé par le secteur protégé.
Pour cela, il faut que la population en soit informée et adhère à ce nouveau modèle de développement. Ce n’est pas le cas aux Etats-Unis, ce qui fait que Trump risque de connaître une forte vague de mécontentement, voire pire.
Théoriquement, ce changement de paradigme pourrait passer dans la réalité sans changer de régime politique. Mais quelqu’un a dit « la démocratie, c’est la ploutocratie ». En effet, tous nos dirigeants sont, consciemment ou inconsciemment, les marionnettes de l’hyper classe mondialiste. Donc seul un changement de régime mettant Dieu au premier plan peut sortir la France du marasme économique que nous vivons, sans parler des risques d’écroulement économique mondial.

Vive le roi Louis XX

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