Les guerres en perspective

Trois foyers de guerre menacent la paix dans le monde : l’Ukraine, la Palestine et le conflit en mer de Chine. Quelle peut être la position de la France si l’un ou l’autre de ces conflits dégénère et prend une dimension qui pourrait impliquer notre pays ?
Tout d’abord il faut remarquer que les Etats-Unis sont impliqués dans ces trois conflits : en Ukraine, l’Union Européenne, fortement soutenue par les Américains, pousse ce pays à intégrer l’Union Européenne puis l’OTAN ; en Palestine, les Etats-Unis sont poussés par Israël à jouer officiellement un rôle de médiateur, mais en fait à œuvrer dans le sens d’une paix favorable à ce dernier ; quant à la mer de Chine, les Etats-Unis ont sciemment envoyé un avion dans une « zone aérienne d'identification » décrétée unilatéralement par Pékin et sensée devenir la nouvelle frontière pour les eaux territoriales chinoises, ce qui a provoqué de vives protestations chinoises. Comme par hasard, la Chine relance son exigence d’intégrer les îles japonaises Senkaku dans son territoire, ce qui lui assurerait la reconnaissance officielle de cette nouvelle frontière maritime. Bien entendu, de riches gisements de gaz et pétrole ont été découverts dans ces fonds marins, ce qui explique l’agressivité chinoise et, en contrepartie, l’intervention américaine.

Tant que la France sera membre de l’OTAN,
elle peut être entraînée dans ces guerres contre son gré

Le danger est grand : en ce qui concerne l’Ukraine, des industries liées aux missiles et aux hélicoptères russes se situent dans la partie orientale de ce pays. Elles sont vitales pour la Russie. Donc la Russie ne peut pas permettre que la république autoproclamée de Donets soit écrasée militairement. Si le gouvernement de Kiev poursuit son offensive, elle sera obligée d’intervenir militairement et, dans ce cas, c’est la contre-offensive de l’OTAN qui se met en marche. La première guerre mondiale avait démarré d’une manière semblable.
Concernant la Palestine, François Hollande, fidèle valet du camp mondialiste, était déjà prêt, en septembre 2013, à engager la France dans un affrontement armé avec la Syrie. De même son prédécesseur, Nicolas Sarkozy, tout autant valet, avait attaqué la Libye conjointement avec le Royaume-Uni, au nom d’une politique qui n’est pas celle de la France. Dans les deux cas, la France se soumettait ainsi à la politique étrangère israélienne, à la demande des Etats-Unis. L’escalade actuelle du conflit palestinien risque d’embraser tout le Moyen-Orient et nous obliger, là aussi, à participer à une intervention militaire de l’OTAN aux côtés d’Israël.
Enfin le conflit dans la mer de Chine, bien qu’éloigné géographiquement, présente aussi des dangers d’escalade. En effet, pour éviter la dégradation du climat social, la Chine est contrainte de maintenir un taux de croissance élevé, ce qui engendre des besoins en matières premières et en énergie auxquels elle doit répondre en allant chercher celles-ci hors de son territoire. Elle est également prête à employer la force si c’est nécessaire, car c’est vital pour elle.

Où est l’intérêt de la France ?

Concernant l’Ukraine, le véritable enjeu ne peut se comprendre que si l’on a à l’esprit la vision géopolitique de Mackinder. Celle-ci fut définie vers 1850 de la façon suivante : ou bien la France s’intègre dans une alliance « maritime » avec les Etats-Unis et le Royaume-Uni, et dans ce cas cela sert les intérêts de le Grande-Bretagne, ou bien la France cherche à construire un axe Paris-Berlin-Moscou – une alliance « continentale » - et dans ce cas il fut tout faire pour le démolir car cela n’entre pas dans les intérêts du Royaume-Uni.
Nous sommes bien dans cette situation : l’Union Européenne telle qu’elle est construite est entièrement soumise aux Etats-Unis. L’intérêt bien compris de la France est au contraire de construire une Europe des Nations – et non une Europe supranationale – en y intégrant la Russie. La seule manière d’aller dans ce sens est de sortir de l’OTAN.