Belkacem veut réformer les collèges

Laissons parler Anne Coffinier, mère de famille, normalienne et énarque, directrice générale de la Fondation pour l’école :
« Le fait que chaque collège pourrait définir 20 % de son emploi du temps pourrait être une manière de responsabiliser les professeurs et de leur permettre d’adapter leurs enseignements aux besoins de leurs élèves. Mais on réalise que ces 20 % de « liberté » sont réservés aux « approches interdisciplinaires » : ils ne permettront pas de renforcer l’enseignement des matières fondamentales, ce qui est pourtant le plus urgent. C’est donc une réforme qui conduit encore et toujours à réduire l’enseignement structuré et structurant, allant du simple au complexe, de manière explicite et systématique, au profit d’un enseignement décousu, sans exigence formelle et cohérence méthodologique, délivré au détour d’un thème ou d’un texte d’étude… On sait pourtant que la réduction constante des horaires alloués au français depuis 30 ans est la cause majeure de l’effondrement du niveau académique des écoles de France : c’est là-dessus qu’il faudrait insister, en réduisant le temps consacré aux matières « anecdotiques ».

Le niveau de français s’est effondré, mais cette réforme met l’accent sur l’apprentissage des langues étrangères…

Introduire une langue étrangère au CP et une seconde dès la 5e est complètement irresponsable. À l’heure où le délitement du français est si profond, il est absurde d’introduire l’apprentissage d’une langue étrangère l’année où l’enfant apprend justement à lire et à écrire ! Cela ne peut que créer des confusions dans l’association des phonèmes aux graphèmes ».
Autrefois,  9 heures par semaine étaient consacrées au français dans les collèges. Aujourd’hui, il ne reste plus que 5 heures. Non seulement la découverte de la littérature française est sacrifiée – ce qui permettait aux jeunes d’acquérir un niveau culturel qui contribuait à les rendre autonomes et à être capable de prendre des décisions une fois entrés dans la vie - mais même la simple connaissance de la langue, de sa grammaire et la maîtrise de l’analyse logique sont sacrifiées, ce qui rend les jeunes incapables de comprendre des textes un peu complexes et tout simplement de s’exprimer par écrit.
« En politique, le hasard n’existe pas » avait coutume de dire Roosevelt. Si l’enseignement se dégrade à ce point, c’est principalement pour deux raisons. D’une part, une idéologie de l‘égalitarisme à tout crin conduit à un nivellement par le bas. D’autre part, il ne faut pas oublier que nous sommes sous domination américaine, dans des conditions pires que celles de l’occupation allemande pendant la guerre. En effet, à cette époque, l’occupation allemande exerçait une pression physique sur les conditions de vie, alors que maintenant on asservit les cerveaux. Car, bien entendu, l’intérêt américain est que l’Europe en général la France en particulier, deviennent une zone du monde sous-développée.

Chaque collège doit pouvoir définir non pas 20 % de son emploi du temps mais 100%

Ce qu’il faut, c’est la mise en place d’ « écoles libres », comme le demandaient les parents d’élèves en 1984 et qu’ils n’ont toujours pas obtenu. Cela signifie la liberté de définir totalement l’emploi du temps et la pédagogie et la liberté pour les chefs d’établissement de recruter les enseignants qu’ils veulent.
Techniquement, cela suppose la mise en place du « chèque scolaire », ce qui signifie que le budget de l’éducation nationale est réparti entre toutes les écoles – sans distinction de leur statut public ou privé – au prorata du nombre d’élèves inscrits.
C’est la seule manière de rendre aux parents la maîtrise de l’enseignement qu’ils veulent procurer à leurs enfants. Il faut en finir, en effet, avec cette idéologie perverse qui prétend soustraire les enfants à l’influence jugée mauvaise des parents et qui forme les enseignants à ne jamais être des « transmetteurs de savoir », car ce serait établir des rapports de dominant à dominé que cette idéologie prétend abolir !
Non seulement les parents (et leurs enfants) y trouveraient avantage, mais également les enseignants, qui pourraient enfin s’inclure dans des équipes pédagogiques, se fixer ensemble des objectifs de succès et maîtriser la discipline par un rétablissement de l’autorité dans les écoles.

Pour des écoles libres – abolition de la dictature de l’Education Nationale